L'entrée du MRN au Sénat et le maintien du MSP dans sa position consacrent, désormais, la présence des islamistes au sein des institutions élues. Ainsi, le parti le Djaballah a réussi à glaner deux sièges à Skikda et Annaba. Après avoir investi les Assemblées locales (APC, APW) et le parlement, El-Islah vient de mettre son pied dans la haute chambre. Depuis la scission du parti Ennahda, le MRN, conduit par Djaballah, ne cesse de gagner du terrain aussi bien au sein de l'opposition que dans les instances de l'Etat. Au moment où Ennahda d'Adami s'est complètement éclipsé sur la scène politique, El-Islah vient de confirmer son ancrage dans la société. Le résultat obtenu lors de ces sénatoriales va certainement encourager Djaballah vers une candidature à la présidentielle 2004. La seconde victoire des islamistes est celle réalisée par le MSP. En effet, la formation du défunt Nahnah a décroché quatre sièges aux sénatoriales à Béchar, El-Oued, Relizane et Laghouat. Si dans les trois premières wilayas, le MSP a connu une certaine percée, à Laghouat, par contre, il n'a pu s'imposer que grâce au MRN qu'il lui a accordé ses voix. Tout compte fait, les islamistes passent de quatre à six sièges au sein de la deuxième chambre. Un chiffre qui peut peser de tout son poids en tenant compte des alliances stratégiques de cette mouvance et du clivage qui déchire le FLN. Il est à rappeler que le renouvellement des deux tiers du Conseil de la nation n'a concerné que 46 wilayas. Béjaïa et Tizi Ouzou doivent organiser des élections partielles dans les prochaines semaines. Le Conseil de la nation, qui compte 144 sièges, renouvelle ses membres tous les trois ans. Un tiers, soit 48 membres, est choisi par le président de la République. L'échéance d'avant-hier est la troisième du genre depuis l'adoption du bicaméralisme en 1995.