Le plan de Brahimi prévoit une élection présidentielle La solution proposée est basée sur la déclaration de Genève prévoyant un cessez-le-feu. L'émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a affirmé au Caire avoir une proposition de règlement politique du conflit ́ ́qui peut être adoptée par la communauté internationale ́ ́. ́ ́J'ai parlé de ce plan avec la Russie et la Syrie (...). Je pense que cette proposition peut être adoptée par la communauté internationale ́ ́, a-t-il déclaré après une rencontre avec le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi. La situation en Syrie ́ ́est très mauvaise et se détériore chaque jour ́ ́, a-t-il prévenu. ́ ́Soit il y a une solution politique en Syrie, soit le pays risque la ́ ́somalisation ́ ́, a-t-il ajouté. ́ ́Il y a une proposition pour une solution politique basée sur la déclaration de Genève prévoyant un cessez-le-feu, la formation d'un gouvernement avec des prérogatives entières et un plan pour des élections soit présidentielles soit parlementaires ́ ́, a-t-il ajouté. Le plan adopté le 30 juin à Genève par le Groupe d'action sur la Syrie prévoit de former un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs dans ce pays en proie à un conflit meurtrier depuis 21 mois, sans toutefois se prononcer sur le sort de Bachar al-Assad. Le départ du président syrien est une condition sine qua non de l'opposition pour tout ́ ́dialogue national ́ ́ auquel invite l'accord de Genève. Le Groupe d'action sur la Syrie rassemble les cinq membres permanents du Conseil de sécurité -Etats-Unis, Chine, Russie, France et Grande-Bretagne, des pays représentant la Ligue arabe, la Turquie et les secrétaires généraux de la Ligue Arabe et de l'ONU ainsi que l'Union européenne. M.Brahimi était samedi à Moscou, où il a rencontré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Ce dernier a déclaré que M.Brahimi et lui-même étaient ́ ́unanimes pour dire que les chances d'atteindre une solution politique existaient toujours ́ ́ pour mettre fin au conflit. Le plan est aussi une manière de couper l'herbe sous les pieds du Front jihadiste Al-Nosra qui a évoqué vendredi son ambition d'instaurer une gouvernance islamique dans la Syrie de l'après-Assad, accusant Washington qui a inscrit son groupe sur sa liste des organisations terroristes, de prolonger les jours du régime. Le chef de l'organisation, Abou Mohammad Al-Joulani, affirme qu'une fois le régime de Damas renversé, le pouvoir devra revenir aux ́ ́moujahidines ́ ́. Cette organisation, directement liée, selon Washington, à Al-Qaîda en Irak, est composée majoritairement de Syriens mais elle compte de très nombreux jihadistes étrangers de toutes nationalités. Elle a revendiqué des centaines d'attaques et plusieurs dizaines d'attentats suicides qui ont ensanglanté le pays. Si Al-Joulani assure qu'Al-Nosra n'est ́ ́pas un parti politique ́ ́, il dit tout de même se ́ ́préoccuper des affaires de tous les musulmans ́ ́, notamment en Syrie, où, rappelle-t-il, ́ ́nous vous avons offert notre sang pour défendre votre religion, votre terre et votre sang ́ ́. Au moment où débutait le ballet diplomatique en Russie, Al-Nosra cherche à s'affirmer sur le terrain pour ensuite pouvoir capitaliser le fait qu'il n'est pas lié à l'opposition qui pourrait négocier même indirectement avec le régime.Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré qu'il était impossible de persuader le président Assad de quitter le pouvoir, comme le réclament plusieurs pays occidentaux, les Etats-Unis en tête, ou des pays arabes comme l'Egypte qui a jugé que le régime actuel n'avait ́ ́pas de place ́ ́ dans la future Syrie.