Le gâteau, qui a orné durant des années la table des festifs de la nuit du réveillon, a tendance à disparaître. Le réveillon, ou encore la célébration de la fête de fin d'année, est devenu une tradition qui s'est amplement ancrée dans la vie sociale des Algériens ces dernières années. A Oran, en plus du rituel célébré dans les boites de nuit, cabarets et dans des hôtels de la Corniche, des centaines de familles optent pour la célébration de l'événement dans un climat convivial en se partageant, une tarte aromatisée, chocolatée, sucrée et crémeuse. Hélas, une vraie problématique est posée ces derniers temps. En dépit de la forte demande le caractérisant, le gâteau qui a orné durant des années la table des festifs de la nuit du réveillon a tendance à disparaître ces dernièrs temps. Plusieurs pâtisseries, domiciliées dans le centre-ville, se sont carrément passé de la confection de la bûche et ce, pour des considérations beaucoup plus religieuses que pour autre chose. Les raisons sont multiples et variées. «Malgré le grand bénéfice qu'elles engrangent en un laps de temps très court, la commercialisation et la consommation de la bûche sont haram, notre religion nous incite à célébrer le 1er Muharram et non pas la fête du Christ ou encore celle de Yennayer», nous dira un pâtissier établi dans la rue Larbi Ben M'hidi. Et un autre de calmer l'esprit de son camarade en ajoutant intelligemment que «la bûche n'est pas dans notre tradition». Peu de pâtissiers continuent à tartiner les bûches de fin d'année et ce, dans des conditions aléatoires tandis que les moralisateurs peuvent aller jusqu'à étaler, sans qu'ils ne soient invités à la discussion, des arguments interdisant la confection et la consommation de la bûche. Une chose est sûre, le réveillon est devenu une fête bien de chez-nous ces dernières années. Les aspects festifs ne manquent pas et si bien que des centaines de familles, bravant les «lois» moralisatrices insidieuses, usent de toutes leurs économies afin de marquer le début d'une nouvelle année, dans l'espoir que cette dernière (nouvelle année) soit porteuse d'espoir et de prospérité. Une frénésie constatée de visu caractérise les gestes et attitudes des festifs qui célèbrent pompeusement le réveillon. «Le réveillon, qui est célébré une fois chaque année, constitue une occasion pour semer le bonheur autour de tous les membres de la famille, à travers la création d'une ambiance exceptionnelle, question de sortir un tant soit peu du train-train quotidien», dira Ahmed Rahmani.