Le président par intérim du Mali, M. Dioncounda Traoré, a affirmé, dans son discours du nouvel an, que l'année 2012 fut une année « noire et tragique » pour son pays dont le nord est tombé aux mains de groupes armés à la faveur d'un coup d'Etat militaire. Depuis mars 2012, « notre patrie est coupée en deux », a-t-il dit lundi soir, expliquant que les deux tiers de « notre territoire national » constitués des villes de Kidal, Gao, et de Tombouctou et d'une partie de la région de Mopti sont occupées par des groupes armés. Cette situation est causée par « des irrédentistes, des terroristes se réclamant de l'Islam mais en réalité tenants d'un anti-islam intégriste et rétrograde, des narcotrafiquants et d'autres acteurs du crime organisé et transfrontalier », a ajouté le président par intérim. Le président malien a laissé entendre que « ces obscurantistes sortis tout droit du moyen âge occupent et souillent la terre de nos ancêtres ». Ceux-ci « heurtent notre conscience nationale, humilient nos populations, violent nos femmes, s'attaquent à notre culture millénaire et jettent sur les routes de l'exode femmes, enfants, jeunes et vieux dans le cadre de la mise en oeuvre de leur projet » , a-t-il déploré. Evoquant l'origine de la situation « tragique » dans son pays, M. Traoré a soutenu que « ce n'est pas à notre gloire que ce pays soit devenu un entrepôt d'otages et un sanctuaire pour les barons de la drogue à cause de nos propres erreurs d'appréciation et de notre manque d'anticipation » . Par ailleurs, en dépit des difficultés, le président malien a affirmé que sa « conviction est intacte dans la perspective imminente de la libération totale du Mali » et que son « espoir est également intact quant au retour du Mali parmi les grandes nations démocratiques et laïques du continent ».