Notre pays vient d'entamer ses activités en tant que membre non permanent pour un mandat de deux ans. Cette élection, intervenue le 23 octobre 2003 avec 178 voix sur 182 suffrages exprimés au même temps que le Brésil, le Bénin, les Philippines et la Roumanie, et saluée par plusieurs pays, permet à l'Algérie de retrouver sa place et son rang au sein de la communauté internationale où elle jouit de respect et de grande considération. Cette nomination représente également une reconnaissance à l'égard de l'Algérie compte tenu de ses positions de principes et son attachement à la légalité internationale. Son comportement diplomatique, son soutien aux causes justes dans le monde, sa contribution à l'instauration d'un climat de paix et de concorde entre les nations, son rôle d'avocat pour le sort du continent africain, furent ses meilleurs arguments pour son élection. D'ailleurs plusieurs personnalités politiques étrangères avaient estimé, à l'exemple du président français, Jacques Chirac, que l'Algérie peut apporter une «grande contribution» au sein du Conseil de sécurité pour solutionner les crises et les conflits dans le monde. Tandis que le Secrétaire d'Etat américain, M.Colin Powell tout en se félicitant de l'entrée de l'Algérie au conseil de sécurité a estimé qu'«elle pourra jouer un rôle encore plus important sur la scène internationale». En effet, en retrouvant sa place de membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Algérie se voit ainsi chargée d'une mission qui revêt une importance assez spéciale, en raison de la situation qui prévaut dans le monde, d'autant qu'elle assurera la présidence du Conseil de sécurité, selon le système de rotation, en décembre prochain. En effet, de par son poste de porte-parole arabe, du fait qu'elle remplace la Syrie et africain au sein de l'ONU, l'Algérie aura la lourde tâche de défendre entre autres les questions palestinienne, irakienne et notamment celles du Sahara occidental auprès des instances internationales. Cette responsabilité intervient, en effet, au moment où le consensus international s'est établi sur un certain nombre de questions, comme celui du Sahara occidental, à la faveur de l'adoption par le Conseil du plan de règlement de M. James Baker, et de la nécessité de mettre en oeuvre rapidement la «feuille de route» pour consolider durablement le processus de paix au Proche-Orient qui doit donner le droit au peuple palestinien d'ériger son Etat indépendant. De cette tribune unique l'Algérie, dont la mission reste fort exaltante, pourra relancer les efforts internationaux aux côtés de pays amis, également membres non permanents du Conseil de sécurité et, comme elle, déterminée à lutter avec acharnement, dans le cadre de la légalité internationale et le respect des droits de l'Homme, contre le terrorisme international. Il s'agira surtout de coordonner cette lutte dans un cadre légal, par l'adaptation des lois pour une meilleure coopération juridique à l'échelle internationale. D'ailleurs, le gouvernement Ouyahia vient de signer la convention des Nations unies en matière de lutte contre la corruption tenue à Mérida (Mexique). Mais toutes ces questions sont sous-jacentes d'une autre, qui consiste à savoir quel sera réellement le poids de l'Algérie dans le règlement des conflits internationaux. En effet, l'Algérie a-t-elle le poids politique pour faire adopter des résolutions allant à contre-sens des intérêts des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU ou bien devra-t-elle s'aligner pour sauvegarder ses intérêts? Tant de questions auxquelles seul l'avenir pourra répondre.