Le concepteur du nouveau siège du ministère des Affaires étrangères, décroche le Prix du président de la République. «En finir avec les cités dortoirs», tel est l'essentiel du message adressé jeudi par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, aux participants à la cérémonie de remise du Prix national d'architecture et d'urbanisme. Malgré les moyens financiers considérables consacrés par l'Etat au bien-être social, le Président Bouteflika, dont le message a été lu par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, a relevé et souligné que la construction de logements s'est souvent limitée à «l'aspect quantitatif.» A cet effet, le chef de l'Etat recommande «la refonte du cadre légal régissant les opérations d'urbanisme et de construction» soulignant que «l'heure est à la créativité, à l'innovation et à la planification à toutes les échelles.» Pour le Président Bouteflika «l'attribution du Prix national d'architecture et d'urbanisme est l'occasion de réaffirmer l'intérêt du gouvernement pour la promotion de ces modes de production du cadre bâti». «Cette cérémonie, estime-t-il encore, est une occasion pour définir les conditions permettant la libération des capacités créatrices des architectes et d'esquisser les perspectives de promotion de la qualité de la production architecturale.» «Aujourd'hui, la ville algérienne doit faire face à des contraintes multiples, tels l'étalement urbain sur le littoral, l'évolution des modes de vie, la nécessaire réhabilitation du patrimoine ancien et notamment, le respect des impératifs environnementaux» insiste M.Bouteflika. Le Prix national d'architecture et d'urbanisme (Prix du président de la République) a été remis jeudi à Alger, à l'architecte Abdelhalim Faydi, concepteur de l'actuel siège du ministère des Affaires étrangères (El Anasser) par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune. Le jeune architecte lauréat s'est félicité que la conception du bâtiment soit totalement algérienne et qu'elle allie une combinaison entre l'architecture moderne et traditionnelle pour en faire «un symbole de l'Algérie moderne qui jouit d'une identité culturelle avérée.» Le Prix du Premier ministre (deuxième prix) a été remporté par l'architecte Mohamed Larbi pour la conception du bâtiment historique «L'Historial - Larbi Ben M'hidi» à Alger. L'immeuble, situé à Alger-Centre se distingue par une architecture ouverte sur l'intérieur créant un espace abritant différentes activités culturelles. Le Prix du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, troisième prix «ex æquo» a été décroché par les architectes Saleh Bakli, constructeur de la cité «Tafilelt Tadjdite» à Beni Izguen (Ghardaïa) et Smail Mellaoui, promoteur de l'agence «Touring voyage» à Batna. La cité Tafilalt Tajdidt se veut une construction conforme au mode traditionnel de la ville. C'est d'ailleurs dans cet esprit que les habitants de Béni Izguen ont été associés à la conception. Enfin, le Prix du jury est revenu aux architectes Lounès Messaoudi et Farouk Djamil qui ont procédé à la restauration de la clinique d'El Biar. Placée sous le thème «Architecture et valeurs nationales», cette 14e édition du Prix national d'architecture et d'urbanisme à laquelle un montant de 3,5 millions/DA a été consacré, valorise le riche patrimoine culturel national. Les cinq lauréats ont été sélectionnés parmi 35 travaux présentés par neuf régions du pays. Le Prix du président de la République a été décerné deux fois, en 1995 et 1999. Le Prix du Premier ministre deux fois également (1995 et 2001). Amara Benyounès, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville et Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, étaient présents à cette cérémonie. La remise du Prix d'architecture institué en 1994, a été suspendu en 2006 pour être relancé en 2011.