Bâtir en respectant l'environnement, le cachet culturel et en adaptant les réalisations à l'évolution des modes de vie, ont été les recommandations au centre d'un message adressé avant-hier par le président de la République aux acteurs du secteur de l'urbanisme et de la construction. Le chef de l'Etat a appelé les professionnels à la créativité et l'innovation dans la conception des constructions tout en respectant les impératifs environnementaux et l'évolution des modes de vie de chaque région du pays. «Le respect des principes de l'architecture traditionnelle et des normes techniques de modernité exige la refondation du cadre légal régissant les opérations d'urbanisme et de construction», a-t-il instruit dans son message rapporté par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, lors de la cérémonie de remise du Prix national d'architecture et d'urbanisme tenue jeudi à Alger où l'accent a été, également, mis sur la nécessité de «rompre avec la routine et les pratiques du passé». Un message expliquant que l'Etat «exhorte dans ce but les architectes et les urbanistes à trouver les remèdes pour panser les plaies des cités de logements conçues dans l'urgence et à inventer de nouveaux modèles d'habitats en réutilisant avec intelligence les architectures et formes urbaines qui assurent la symbiose entre le passé et la modernité, en s'inspirant de nos traditions à préserver et valoriser», a rapporté le ministre. Et de poursuivre qu'il s'agit de revisiter dans une perspective globale, les dispositifs qui encadrent et organisent le développement et la gestion du cadre urbain de les conformer aux exigences de qualité. En effet, le président la République a recommandé de faire face à des contraintes multiples et inédites, tels l'étalement urbain, la littoralisation, l'évolution des modes de vie, la nécessaire réhabilitation du patrimoine ancien et notamment, le respect des impératifs environnementaux. Visant une ville algérienne modèle et moderne, M. Bouteflika a appelé, en outre, les architectes et les urbanistes à assurer le meilleur impact aux efforts financiers considérables déployés par l'Etat pour la promotion et l'amélioration du cadre bâti et assurer enfin «la cohésion sociale» en rompant avec la construction de «cités dortoirs», un modèle dénoncé par le président de la République qui a souligné la nécessité de rompre avec et de refonder le cadre légal régissant l'urbanisme et la construction. Il a de même estimé que malgré «les moyens financiers considérables consacrés par l'Etat au bien-être social, la construction de logements s'est souvent limitée à l'aspect quantitatif, une approche qui a donné lieu à l'émergence de cités dortoirs qui n'ont fait qu'élargir les disparités et renforcer les sentiments de frustration et de marginalisation sociales», indique le message. Et de noter que «La grande pression et l'urgence en raison de la demande toujours croissante en matière de logements, ne saurait nous empêcher d'aboutir au modèle d'habitation auquel nous avons toujours aspiré dans le respect des principes de l'architecture traditionnelle et des normes techniques de modernité. Alors que nous consacrons des moyens financiers considérables au développement du bien-être social, il est important qu'à tous les niveaux, les acteurs concernés, parmi lesquels les architectes et les urbanistes jouent un rôle déterminant en se mobilisant pour assurer le meilleur impact à ces efforts», a insisté le chef de l'Etat. Il a, par ailleurs, estimé que l'attribution du Prix national d'architecture et d'urbanisme est l'occasion de réaffirmer l'intérêt du gouvernement pour la promotion de ces deux modes de production du cadre bâti» et que «l'urgence est, sans doute, venue d'accorder à l'architecture et à l'urbanisme l'attention qu'ils méritent pour le rôle qu'«ils ont à jouer pour redonner à notre pays un visage digne de son passé et capable de susciter la fierté de nos générations présentes et futures». Pour le président de la République, la cérémonie est une occasion «de définir les conditions permettant la libération des capacités créatrices des architectes et d'esquisser les perspectives de promotion de la qualité de la production architecturale».