Présentant pour la première fois une feuille de route détaillée, le chef d'Etat contesté avait proposé dimanche dans un discours un plan prévoyant la fin des opérations militaires, suivies par un dialogue national. Le Premier ministre syrien Waël al-Halaqi a annoncé hier une réunion du gouvernement prochainement pour mettre en oeuvre le plan de sortie de crise proposé la veille par le président Bachar al-Assad, a rapporté l'agence officielle Sana. M.Halaqi a invité «les membres du gouvernement à se réunir afin d'établir les mécanismes nécessaires pour le programme national annoncé par le président Bachar al-Assad dans son discours d'hier pour résoudre la crise en Syrie», a indiqué Sana dans une courte dépêche. Présentant pour la première fois une feuille de route détaillée, le chef d'Etat contesté avait proposé dimanche dans un discours un plan prévoyant la fin des opérations militaires, suivies par un dialogue national sous l'égide du «gouvernement actuel». Il avait ajouté que le cabinet mettrait au point «dans les prochains jours» les détails de cette initiative, qui vise à terme l'élaboration d'une Charte nationale soumise à référendum avant qu'un nouveau Parlement et un nouveau gouvernement n'émergent des urnes. Dans son édition d'hier, le quotidien Al Watan, proche du pouvoir, citait des sources proches du régime affirmant que ce plan de M. Assad était «profondément patriotique». Elles ont encore dénoncé le concept occidental de «période transitoire» qui prévoit de passer d'une «étape avec le président Assad à une étape sans le président Assad», notant que cette interprétation était «inacceptable sur le fond comme sur la forme». Après une visite fin décembre à Damas, l'émissaire international Lakhdar Brahimi avait évoqué un plan prévoyant un cessez-le-feu, la formation d'un gouvernement aux pleins pouvoirs et des élections. Pour ces sources, qui s'exprimaient sous le couvert de l'anonymat, ce plan vise à «former un gouvernement aux pleins pouvoirs qui confisquera la direction de l'armée au président Assad, avec comme conséquence de la diviser et de la déchirer». Mais, ont ajouté ces sources, «cela n'arrivera pas, et la Syrie se battra jusqu'à la fin avec son armée et ne permettra pas qu'elle soit déchirée». «La solution politique est une décision stratégique des autorités syriennes pour sortir de la crise, mais l'option sécuritaire (leur) est dictée par le terrorisme», ont ajouté ces sources.