Les policiers, quadrillant toutes les issues des deux immeubles, ont en moins d'une heure, pu maîtriser la situation tout en procédant à l'interpellation des meneurs de la résistance. La rue Mahatma-Ghandi, située en plein coeur du centre-ville d'Oran, a été hier le théâtre de violents heurts qui se sont soldés par l'arrestation d'une douzaine de manifestants. Ces derniers sont constitués d'habitants qui se sont violemment opposés à leur évacuation des immeubles qu'ils ont illégalement occupés pendant prés de deux ans durant. Tout a commencé tôt dans la matinée d'hier lorsqu'une dizaine de camions de la commune d'Oran, devancés par un impressionnant dispositif de sécurité, ont été parqués devant les entrées principales des deux immeubles appelés localement «la jungle». Les squatters, eux, n'ont rien trouvé de mieux à faire que de se regrouper dans les terrasses des deux immeubles à partir desquelles ils se sont, dans une furie acharnée, mis à lancer des grosses pierres sur les policiers et le personnel mobilisés à l'effet de mener à terme l'opération. La chasse à l'homme a été, sur le champ, déclenchée par les éléments de la brigade antiémeute. Les policiers, quadrillant toutes les issues principales des deux immeubles, ont en moins d'une heure de heurts, pu maîtriser la situation tout en procédant à l'interpellation des principaux chefs des opposants à la mesure décidée au plus haut niveau, le ministère de l'Intérieur. Avant de passer à l'action d'hier, les services de l'urbanisme, accompagnés de plusieurs policiers de la sûreté de la wilaya d'Oran ont, la semaine dernière, mis en demeure tous les squatters les sommant de quitter, sans aucune condition, les lieux. Un ultimatum d'une semaine leur a été fixé. Dimanche matin, les mêmes services sont revenus à la charge pour rappeler les indus occupants d'évacuer les bâtiments. Ces derniers ont, comme première réaction, observé une marche le soir de dimanche à lundi, obstruant la rue principale, Larbi- Ben Mhidi. Dans leur démonstration de force, qui a duré plus de deux heures, les marcheurs ont revendiqué leur droit au logement. L'opération visant l'évacuation des deux blocs n'est pas sans soulever moult réactions des riverains. Accueillant avec bonheur la mesure, plusieurs habitants des bâtiments limitrophes, exprimant leurs joie, ont indiqué que «l'opération d'aujourd'hui (hier, Ndlr) est une sorte d'indépendance vu toutes les turpitudes qui se passaient à l'intérieur des deux bâtisses dont la consommation et commercialisation de drogue et la prostitution». Les bâtiments de la jungle ont, dans un passé récent, été évacués par les services municipaux tandis que leurs occupants légaux ont été relogés dans le cadre de la prise en charge de l'habitat précaire.Moins d'une année plus tard, plusieurs dizaines d'autres familles, venues de plusieurs autres quartiers d'Oran avec des délinquants et des repris de justice, ont, à la faveur de la complicité de plusieurs charognards, illégalement occupé les deux bâtisses transformant l'un des deux immeubles en un véritable enclos de débauche. «Où veulent-ils nous emmener alors que nous nous sommes acquittés des frais de notre installation», a déploré une femme qui a été chassée. «Ils ont été tout simplement arnaqués par des charognards», a expliqué un cadre de la commune d'Oran. Globalement, les habitants de la rue Mahatma Ghandi continuent à afficher leur appréhension quant au retour, encore une fois, d'un autre lot de squatters. «Il faut tout casser», nous dira un voisin. La chasse aux squatters d'hier n'est pas une première dans son genre dans la wilaya d'Oran, une autre semblable a été menée dans le quartier de Saint-Pierre. Une autre opération identique effectuée au chef-lieu de la commune de Hassi Mefsoukh, localité située à l'entrée Est d'Oran, s'est soldée par la furie des familles concernées. Dans leur acte, ils ont mis à sac une antenne administrative de l'APC en y mettant le feu.