Les demandeurs de logements des vieux quartiers de la commune de Annaba revendiquent un toit décent. Plus de 2000 familles, occupant depuis les années 1970, des constructions menaçant ruine, et des tentes, des quartiers antiques du chef lieu de la commune de Annaba, la cité Ausas, La Colonne, Bourmet El Gaz et Jebennette Lihoud, 11 Décembre entre autres quartiers ont investi hier la rue revendiquant la prise en charge de leurs demandes de logements. Des dossiers qui ont fait l'objet d'un recensement depuis 2007, mais n'ont jamais fait l'objet d'aucune attribution depuis 5 ans. Observant un rassemblement devant les sièges des institutions locales de l'Etat, la daïra et la wilaya en l'occurrence, la foule s'insurge contre la fuite en avant des services en charge de leur doléances, à savoir étude et attribution de logement aux vrais ayants droit. Une situation censée virer à l'apaisement notamment après l'installation d'une commission sur décision de l'ex-P/APC en 2012. Selon les membres de la commission, la situation est décevante. «Nous avons été installés par Bensaïd l'ex-maire de Annaba, aujourd'hui, notre commission n'a plus aucune légitimité, selon les propos du nouveau P/APC Farid Merabet», ont fait savoir ses membres. Ils ont accusé ouvertement les nouveaux élus locaux de Annaba, présidents de l'Assemblée populaire communale et Assemblée populaire de wilaya de les avoir utilisés aux fins de leur campagne des locales. «Ils ont fait appel à notre aide pour gagner chacun son siège, par la mobilisation des habitants de la commune de Annaba, ils ont visité tous les deux, le P/APC et le P/APW, ces quartiers et ont constaté les conditions inhumaines qu'endurent les familles», ont crié les membres de la commission. Ces familles endurent la misère, la précarité des conditions d'hébergement et les maladies. Nos interlocuteurs ont été jusqu'à faire de graves révélations car certains responsables locaux auraient tenté de les corrompre en leur proposant, en tant que membres de la commission, de bénéficier de logement et même de fortes sommes d'argent, à condition d'abandonner la représentation des demandeurs de logements. «Nous ne pouvons pas trahir la confiance de nos concitoyens, déjà lésés par les mauvaises conditions de vie», disent-ils. A défaut d'une audience et un dialogue avec les pouvoirs locaux, la situation pourrait échapper à tout contrôle, devaient-ils ajouter. Le président de la République Abdelaziz Bouteflika avait dit, lors d'une de ses déclarations, que les prochaines constructions doivent être réservées à l'effet d'éradiquer les bidonvilles. Ainsi, mettant en application les instructions du chef de l'Etat, les responsables locaux ont redonné l'espoir pour bénéficier d'un logement. Souhait resté en stand-by pour des raisons de retard de réalisation. Mais, il semblerait que les responsables du secteur d'attribution de logement dans la wilaya de Annaba auraient fait savoir qu'aucun quota n'est réservé aux demandeurs de ces quartiers. A défaut d'une réelle prise en considération de leurs demandes, les contestataires menacent de durcir le ton.