«Nous exigeons des décisions signées par le wali de Annaba, à l'image du wali d'Oran et ceux des autres wilayas.» Le calme ne semble pas être à l'ordre du jour, des centaines de demandeurs de logements ont investi la rue très tôt jeudi matin à Annaba. Les habitants des différents quartiers de la ville de Annaba poursuivent leur action de protestation entamée il y a plusieurs jours. Ils revendiquent des logements sociaux et le départ du chef de daïra. Des centaines de femmes et hommes venus de la cité Ausas, Beni m'Faheurs, la vieille ville et autres quartiers précaires de la ville de Annaba, se sont rassemblés avant-hier jeudi devant le siège de la daïra, revendiquant pour cette fois-ci la remise de décisions de logements. Ils exibaient des banderoles sur lesquelles étaient dénoncées les méthodes d'attribution des logements sociaux. «Nous sommes prêts à attendre, en dépit des conditions précaires de vie que nous menons...», ont crié les contestataires, sauf que cette déclaration a été ponctuée par une condition, relative aux assurances que le premier responsable de la wilaya, en l'occurrence Mohamed El Ghazi, doit apporter. «Nous exigeons des décisions signées par le wali de Annaba, à l'image du wali d'Oran et ceux des autres wilayas.» Ce fut là la première et principale revendication formulée par les contestataires en grogne, estimant que la remise de la décision est une garantie du logement même si ce dernier n'est réceptionné qu'au bout de 2 ou 3 années. Les manifestants rassemblés sur le boulevard, devant le siège de la daïra, ont engagé un débat sur les raisons du mouvement de protestation. «J'ai été reçu au ministère de tutelle du secteur, qui m'a bien reçu, mais m'a remis une lettre d'orientation que le chef de daïra n'a même pas pris en considération, encore moins les membres de sa commission... en dépit de la situation déplorable que j'endure avec trois handicapés», s'est exprimé ce citoyen des Beni M'hafeur tout autant que les autres qui ont exposé des situations aussi différentes les unes que les autres mais toutes difficiles. Une pupille de l'Etat crie son désarroi. Elle ne demande qu'à avoir un toit pour se réfugier d'une vie et d'une société qui l'ont déjà condamnée précocement. Un cas, deux cas trois cas et la liste ne finit pas. La tension monte chez les contestataires en furie, car dès qu'ils voient le mur bleu formé par les forces de l'ordre positionnées au centre du boulevard, les contestataires deviennent comme des enragés. Toutefois, il est à rappeler que les 400 logements attribués mercredi dernier à Boukhadra 3, dans la daïra d'El Bouni, au profit des occupants de la salle Faradj-Salah, ne semblent pas avoir apporté la satisfaction. Cela même s'il est retenu, pour la prochaine attribution, quelque 600 logements implantés à Bouzaâroura, dans la même daïra. Ces logements sont en cours de réalisation et seront livrés en juin 2012. Par ailleurs, il est à noter qu'au sein de la foule en grogne, des perturbateurs ont été infiltrés pour faire monter la tension entre les contestataires et les forces de l'ordre. Ces éléments perturbateurs, selon certaines informations recueillies, seraient engagés par des postulants aux prochaines échéances électorales. En outre, au moment où des centaines de demandeurs de logements revendiquent un toit, d'autres parlent de la hausse des prix des produits de large consommation, l'huile, le café et le sucre entre autres.