Sous les auspices de la fondation Déserts du Timimoun, la ville ensorcelante de Timimoun a vibré, l'espace d'une semaine, au rythme des activités culturelles et marathoniennes... Alors que la fondation Déserts du monde clôturait sa première rencontre des peuples des déserts, le jour du réveillon, lors d'une soirée retransmise en direct de Timimoun par l'Entv, marquée par le passage de différentes troupes folkloriques (Niger, Mali, Egypte, Tunisie, Maroc, Algérie...), la famille Chouikh (Cannes juniors) a préféré tirer son rideau sur la 5e édition du festival du film le lendemain à la salle Echaâb, l'unique que possède l'Oasis rouge. C'est à midi que la liste des lauréats a été donnée et non pas à 16h contrairement à ce que les organisateurs avaient annoncé au départ. Dans la catégorie meilleur film, sur les six films sélectionnés, à savoir Tasuma de Kollo Daniel Sano du Burkina, Entre deux cyclones de Enriques Colona de Cuba, Le Silence de la forêt de Ouénangaré et Bassek du Centre-Afrique, Cameroun Gabon, Osama de Sedigh Barmak d'Afghanistan, Zaman, l'homme des roseaux de l'Irakien Amer al Wan, et Deux anges de l'Iranien Mamad Haghighat, le jury composé d'adolescents timimounais ont récompensé Osama le film afghan qui a reçu le 1er prix. Un film triste et très marquant qui remet en cause tout en dénonçant les mauvaises conditions de «survie» dont font l'objet les afghanes. Un second prix, exceptionnel a été remis à Zaman, l'homme des roseaux. C'est l'histoire captivante d'un homme, Zaman qui cherche à guérir sa femme. Ces derniers vivent dans une région côtière irakienne dans leur maison construite de roseaux. Un jour, Zaman découvre que sa ouffre d'une étrange maladie causée par la guerre. Après un long périple sur le Tigre au cours duquel il observe son pays et son peuple, il trouve enfin le médicament qui guérira sa femme. Dans la catégorie court-métrage ou cinéma amateur, sur les 9 films projetés dans la salle de l'hôtel Moulay-Hossin, le jury composé notamment du réalisateur tunisien Tayeb Louhichi, de l'écrivain Azouz Begag ou encore du réalisateur Christophe Rugia, a récompensé Petit déjeuner du jeune Moussaoui Karim, et Oranges de Mozahem Yahia, un jeune réalisateur algérien qui a bénéficié avec 4 autres jeunes auteurs algériens, de l'aide et du soutien au projet de formation à l'écriture par le CNC. Mozahem Yahia a mis en scène à travers son film, deux hommes qui se battent. Leur état physique se dégrade et ils arrivent près d'un cimetière où ils vont finir de s'entre-tuer. Signalons par ailleurs que la presse n'a pu obtenir la liste des gagnants que par téléphone. En effet, la fondation organisatrice a jugé peut-être superflu que les journalistes assistent jusqu'au bout pour assurer leur mission comme ils l'ont fait à la cérémonie de clôture des festivités de la fondation. Ces derniers devaient rentrer à Alger le lendemain du réveillon dans le 1er vol, soit à 9h du matin. Déjà une certaine inimitié et mésentente se sentait entre les organisateurs de cet événement dédié au désert. Un festival se déroulant donc sur fond de tension et de discorde. Les Chouikh devront réfléchir à deux fois avant de s'associer avec n'importe quel autre «bailleur de fonds». Cependant, il est également dommage de déplorer à nouveau la mauvaise organisation qui a émaillé ce festival du film. En effet, déprogrammation à la dernière minute, manque de matériel adéquat pour la projection de certains films et annulation d'autres... Tout ceci a la peau dure malgré le temps qui passe. Loin de nous de remettre en cause la bonne foi des Chouikh et leur passion indéfectible pour le cinéma. Il est vrai que le coeur ne suffit pas quand les moyens sont absents. Car comme chacun le sait, le cinéma est une industrie qui nécessite de lourds moyens et beaucoup de financements. Toutefois, le festival aura permis en général de redynamiser le secteur économique de la région sans oublier les répercussions sociales positives qui ont poussé les gens à sortir de chez eux et à se frotter à cette ambiance d'animation unique en son genre à Timimoun qui a connu ses jours de fête du 27 décembre au 02 janvier. Un plaisir tout de même assez court. Enfin, il se dit que Timimoun n'abritera pas l'an prochain le festival international du film de jeunesse. Attendons pour... voir.