C'est hier, samedi, première matinée de l'an amazigh, que les célébrations du centenaire de la naissance de l'écrivain algérien Mouloud Feraoun ont été inaugurées. Des officiels de la wilaya ont pris part à ce début d'une année riche en activités culturelles ayant trait à la vie et à l'oeuvre de ce monument de la littérature algérienne. L'événement, qui est en soit d'une importance capitale, coïncidait avec les célébrations du Nouvel An amazigh qui se poursuivent encore au niveau du théâtre communal Kateb-Yacine et de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Les présents ont eu l'honneur d'assister à l'ouverture de ce centenaire. En fait, le centenaire en question a été précédé par certains préparatifs au niveau de la wilaya d'Alger et de Tizi Ouzou. Une semaine culturelle dédiée au fils du pauvre qui a enrichi la littérature algérienne par des oeuvres magistrales, à l'instar du Fils du pauvre, Journal de Kabylie et La Terre et le sang. Une année dédiée à la vie du grand homme, est-elle suffisante pour mettre en évidence les multiples facettes d'une vie qui a marqué l'histoire de notre pays? Mouloud Feraoun est né en 1913 à Tizi Hibel dans la région de Béni Douala. Il est mort assassiné par des commandos de l'OAS un certain 15 mars 1962. Une mort symbole du refus du mal de laisser éclore des jours meilleurs. Feraoun a été exécuté ce jour-là en compagnie de cinq inspecteurs des centres sociaux: Ali Hamoutène, Max Marchand, Robert Eymard, Salah Ould Aoudia et Marcel Basset. Cet écrivain est incontestablement le plus lu d'Algérie. Ses oeuvres, littéraires comme celles consacrées à la littérature orale de Kabylie, ont su traverser les ans malgré les multiples embuches que les ennemis de la parole limpide et authentique ont dressées. Ses oeuvres ont traversé les générations et ont su gravir les chemins sinueux et escarpés qui montent jusqu'aux sources d'où coulent les fleuves détournés. Par ailleurs, d'aucuns espèrent que ce centenaire sera l'occasion de faire découvrir l'oeuvre féraounienne aux générations actuelles. La littérature algérienne, bien qu'elle ait évolué depuis ces temps d'amitié avec Emmanuel Roblès, n'a pas pour autant été coupée de ses racines qui font parler cette profonde âme algérienne. D'aucuns ne souhaitent non plus que ce centenaire ne soit une coquille vide. Une de ces célébrations qui ne fait que pomper des enveloppes budgétaires. Mouloud Feraoun est un grand écrivain dont l'oeuvre et la personne ont fait l'objet de nombreuses études, recherches universitaires au niveau international. Ce sont ces gens-là que les organisateurs devraient faire venir pour rappeler à ceux qui veulent oublier que la littérature algérienne est riche.