«L'arabe qui est la langue du Coran n'est autre que le support unificateur.» C'est ainsi que s'est exprimé, hier, le chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika, au cours de sa visite à l'école coranique d'El-Milia, dans la wilaya de Jijel, où il avait reçu, indirectement, la bénédiction du cheikh de ladite école. En effet, ce dernier, dans une brève allocution, avait émis le voeu que le président de la République daigne lui accorder l'insigne honneur d'inaugurer la prochaine année scolaire. «En mon nom et en celui du personnel et des élèves de cette école, nous vous remercions de tout ce que vous avez fait pour l'Algérie et nous prions Dieu le Tout-Puissant de vous accorder une longue vie pour mener à terme votre second mandat», avait déclaré le mufti de l'école. Auparavant, c'est une petite fille qui avait lu en public la motion de soutien au président de la République. Abordant le sujet du terrorisme, le président n'a pu s'expliquer les raisons d'un tel acharnement sauvage. «Quel est l'intérêt de détruire des écoles ou des infrastructures publiques?», s'est-il demandé. Une telle sortie à l'orée du début de la campagne électorale et au moment où s'est engagé le dialogue archs-pouvoir a laissé perplexe les présents qui n'ont pas omis de faire un rapport avec la prochaine échéance électorale. En outre, profitant de sa présence dans cette école coranique, il a exhorté les imams à faire de leur mieux pour tenir éloignés les lieux de culte de toute manoeuvre politicienne. En filigrane, c'est un message clair adressé à la mouvance islamiste qui avait tendance à mettre à profit les tribunes des mosquées à des fins politiciennes. Une réserve qu'il a transgressée en tentant de faire l'éloge de la concorde civile. «Il faut promouvoir la concorde civile en concorde nationale», a-t-il souligné sur sa lancée. En outre, la matinée d'hier a été réservée à une visite d'inspection au stade d'El-Milia d'une capacité de 5400 places dont le budget final est évalué à 27.000.000 DA. Débuté en 1991, il est encore au stade des premiers travaux. Un constat que le président a fustigé. Ensuite, il a procédé à l'inauguration d'un ouvrage d'art (pont échangeur) sur Oued Boussiada, commune d'El-Milia. Cette infrastructure, dont les travaux ont débuté en 1994 pour un budget initial de 30 millions de dinars, ne s'est achevée qu'en juin 2002 et après avoir consommé une enveloppe de 76 485 176 DA. C'est cet échangeur qui a permis au président de rejoindre la commune d'El-Milia où il avait reçu le plus chaleureux accueil de cette visite de travail et d'inspection. Un accueil qu'il aura du mal à oublier tant la spontanéité des citoyens se lisait dans leurs yeux. «Ni Djaballah ni Benflis, Bouteflika raïs!» ne cessait de scander la foule. Au niveau de la place publique, une motion de soutien l'invitant à se présenter à un second mandat lui a été lue par un ensemble du comité du mouvement des «redresseurs». La même motion lui a été lue à Settara, où il avait procédé à la mise en service d'un distributeur de gaz naturel et l'inauguration de 80 logements sociaux. Sur le chemin devant le mener à la wilaya de Mila, le chef de l'Etat a procédé à la mise à l'eau officielle du barrage de Beni Haroun. Un projet dont l'idée de lancement remonte à 1967, selon le président de la République, qui a regretté que l'ANB réalise des projets dans un premier temps avant de réfléchir à leur utilité en raison de l'absence d'une vision intégrée. L'après-midi a été consacrée aux visites d'inspection du stade et du musée du moudjahid au niveau du chef-lieu de la wilaya de Mila ainsi que la pose de la première pierre du projet de distribution du gaz naturel au niveau de la commune de Ferdjioua.