Al Qaîda a proféré des menaces d'attentat en Algérie dès le lendemain de l'intervention militaire française au Mali. Hier, les terroristes ont attaqué une installation de traitement de gaz à proximité d'In Aménas dans la wilaya d'Illizi. Ce fait rappelle que la menace terroriste est toujours d'actualité. Et cela donne davantage de crédit aux autorités françaises qui ont placé leur action sous l'étendard de la lutte contre ce fléau. En donnant sa bénédiction, l'Algérie est tout aussi consciente que les menaces pesant sur un pays voisin allaient avoir des répercussions sur son propre territoire. Les nations du monde entier reconnaissent d'ailleurs la justesse des positions de l'Algérie sur ce phénomène. Le Conseil de sécurité de l'ONU a encore appelé, mardi dernier, à la nécessité de renforcer les mesures internationales et nationales visant à combattre le financement du terrorisme (rançons, criminalité transnationale organisée) tout en appelant à une approche globale pour lutter contre le terrorisme. Le Conseil a noté la publication de plusieurs mémorandums en citant, entre autres, le Mémorandum d'Alger relatif aux bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre rançon par des terroristes et d'élimination des avantages qui en découlent. En plus de cet appui onusien aux actions de l'Algérie, il y a aussi des nations qui considèrent le pays comme une puissance régionale sans laquelle rien ne sera fait dans la lutte antiterroriste. La France l'a admis et les Etats-Unis aussi. Mais la mission est loin d'être achevée. Loin s'en faut. La guerre en Libye a permis aux terroristes de piller des stocks entiers d'armements qui se retrouvent au Mali et en Algérie. Le pays a longtemps soutenu, seul, la lutte contre le terrorisme. Les nations occidentales sont entrées en jeu sur le tard. Mais depuis plus de 10 ans, elles collaborent avec l'Algérie, même si elle a encore grand besoin d'un partage d'informations pour localiser les terroristes. Cette collaboration n'est jamais remise en cause. Un front mondial de lutte contre le terrorisme s'est constitué, rompant ainsi des années d'isolement. La coordination a encore connu une nouvelle manifestation ces derniers jours. C'est le sens à donner aux rencontres effectuées par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, avec les ambassadeurs des Etats-Unis, de Russie, du Royaume-Uni, de Chine et le chef de la délégation de l'Union européenne. La volonté de l'Algérie de continuer la lutte contre le terrorisme et le crime organisé a été réaffirmée. Actualité oblige, cette guerre contre le terrorisme passe nécessairement par le règlement du conflit malien. Une sortie de crise dans le pays voisin ne passe pas uniquement par l'usage des armes. Beaucoup de pays tiennent toujours à renouer le fil du dialogue. En attendant, l'urgence est bien celle d'empêcher d'autres terroristes de pénétrer au territoire algérien à partir du Mali ou de la Libye.