Les soldats français se trouvent en première ligne dans la reconquête du Nord du Mali Tokyo a expliqué avoir décidé la fermeture temporaire de sa représentation en raison de la «dégradation des conditions de sécurité» dans le pays, y compris sa capitale. Français et Maliens s'attelaient hier à déminer et évacuer armes et munitions abandonnées par les islamistes dans les villes récemment reprises au Mali mais le Japon a décidé de fermer son ambassade à Bamako, disant que l'intervention française avait accru l'instabilité. Tokyo a expliqué avoir décidé la fermeture temporaire de sa représentation en raison de la «dégradation des conditions de sécurité» dans le pays, y compris sa capitale. «Le personnel continuera son travail à partir de l'ambassade de France», a ajouté le ministère des Affaires étrangères, alors que le Japon est encore sous le choc de l'attaque d'un commando islamiste contre un site gazier du sud algérien, où sept Japonais ont été tués et trois sont portés manquants. «A la suite de l'avancée militaire française, la situation du pays, déjà instable, s'est détériorée. La crise en Algérie est venue par là-dessus», a dit un porte-parole des Affaires étrangères, Yutaka Yokoi. A Diabali (400 km au nord de Bamako), localité repassée lundi sous contrôle des forces maliennes après des bombardements français qui ont contraint les islamistes armés à la fuite, Français et Maliens traquaient les caches d'armes des jihadistes et les munitions non explosées. Plus de 2.150 soldats français sont déjà déployés au Mali, nombre qui va rapidement augmenter, d'autant que Paris bénéficie depuis lundi de l'aide des Etats-Unis qui transportent troupes et équipements français, depuis la France vers l'Afrique de l'Ouest. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a indiqué hier que Moscou n'avait pas proposé officiellement à la France de l'aider à acheminer des troupes au Mali comme l'avait affirmé son homologue français Laurent Fabius. La Russie a simplement proposé à la France de prendre contact avec des entreprises privées russes de transport, a-t-il précisé. La France s'est attaquée directement à Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), le plus important des trois groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali, en frappant plusieurs cibles, dont «un centre de commandement des terroristes» près de Tombouctou, selon des sources concordantes françaises. Le palais que l'ancien dirigeant libyen Mouamar El Gueddafi s'était fait construire à Tombouctou, utilisé par les islamistes, a été détruit par ces frappes, selon des habitants et une source de sécurité malienne.Tombouctou, à 900 km au nord-est de Bamako, est une ville-phare de la culture musulmane en Afrique, classée au patrimoine mondial de l'humanité. Les jihadistes y ont détruit à plusieurs reprises d'anciens mausolées de saints musulmans et s'y sont livrés à des lapidations et amputations. La France a assuré prendre très au sérieux les risques d'exactions qui pourraient être perpétrées pendant les opérations militaires en cours au Mali, tout en assurant ne disposer d' «aucun indice» confirmant de telles pratiques. Des informations de presse ont fait état de telles exactions visant les communautés touareg et arabes, de la part des forces de sécurité maliennes dans plusieurs régions maliennes. Lors du sommet ouest-africain sur le Mali à Abidjan, le président malien par intérim Dioncounda Traoré avait mis en garde samedi contre d'éventuelles «exactions». A Bamako, le chef d'état-major de l'armée malienne a promis mardi que «tout soldat qui commettra des exactions contre des population civiles sera immédiatement ramené du terrain et jugé par un tribunal militaire», mettent en particulier en garde contre des atteintes visant les «peaux blanches», comme on appelle Arabes et Touareg au Mali. Arabes et Touareg sont très largement majoritaires au sein des groupes islamistes armés. De nouveaux pays ont répondu aux demandes d'aide logistique et financière de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour le déploiement d'une force au Mali qui, à terme, sera composée de quelque 6.000 soldats africains.