Les forces françaises avancent vers le nord du Mali Les militaires français et maliens progressaient en direction du nord du Mali, (...), alors que des informations faisaient état d'une situation de plus en plus difficile pour la population de ces villes. Soldats français et maliens ont repris hier une localité sur la route de la ville de Gao, bastion des islamistes dans le nord-est du Mali, mais ceux-ci ont riposté en dynamitant un pont stratégique près de la frontière nigérienne d'où pourraient venir des forces de la coalition africaine. Les militaires français et maliens progressaient en direction du nord du Mali, vers les métropoles de Gao et Tombouctou, alors que des informations faisaient état d'une situation de plus en plus difficile pour la population de ces villes. «Les militaires maliens et français sont à Hombori. Ils y assurent la sécurité. Il n'y a plus d'islamistes sur place», a déclaré hier un enseignant de la localité reprise, située à 920 km de Bamako. C'est à Hombori que deux Français, en voyage d'affaires selon leurs proches, ont été enlevés en novembre 2011. Un rapt revendiqué par Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi). Sept otages français sont aujourd'hui retenus au Sahel. Une source malienne de sécurité a précisé que les soldats français et maliens allaient poursuivre leur progression vers Gao, une des principales villes du nord du Mali, située à un peu plus de 200 km à l'est de Hombori. «Nos objectifs sont respectés. Nous contrôlons désormais Hombori. Les troupes présentes à Hombori visent maintenant Gao», a-t-elle indiqué. Gao et ses environs ont été la cible de frappes aériennes de l'armée française dès le début de son intervention le 11 janvier pour neutraliser les islamistes armés liés à Al Qaîda qui, en 2012, avaient pris le contrôle de tout le nord du Mali, afin d'empêcher leur progression vers le Sud et la capitale Bamako. Parallèlement, les soldats français et maliens qui ont repris lundi la ville de Diabaly (400 km à l'ouest de Bamako) aux islamistes vont se diriger vers Léré, plus au nord-est, dans le but de «prendre le contrôle de Tombouctou», selon la source de sécurité. Dans la région de Gao, les groupes islamistes ont riposté en sabotant le pont de Tassiga, sur le fleuve Niger, paralysant une des deux routes que pourraient emprunter les soldats tchadiens et nigériens de la force africaine en cours de déploiement au Niger, pour, à partir de ce pays remonter vers Gao, proche de la frontière. «Les islamistes ont dynamité le pont de Tassiga. Personne ne peut plus passer pour aller au Niger, ou venir vers Gao», a déclaré un témoin, propriétaire de camions de transports, dont le témoignage a été confirmé par une source de sécurité nigérienne. Tassiga, est une localité malienne, située à 60 kilomètres de la frontière nigérienne. Deux mille soldats tchadiens et 500 nigériens sont en cours de déploiement au Niger, dans l'objectif d'ouvrir une autre voie vers Gao pour aller chasser les groupes islamistes armés au Mali. L'aviation française avait bombardé dans la nuit de mercredi à jeudi des positions islamistes à Ansongo, à 40 km de Tassiga, sur la route menant à Gao. A Gao même, la situation humanitaire se dégrade, selon Action contre la faim (ACF), qui évoque «des cas de malnutrition aiguë». Selon elle, la ville reste encore contrôlée par les islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), l'un des trois groupes qui, avec Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar Dine ont fait du nord du Mali leur sanctuaire en 2012.