Après la jubilation et l'euphorie, les archs ont laissé place au réalisme et à la lucidité. L'importance de l'enjeu a pesé lourd sur le déroulement des travaux du conclave extraordinaire qui s'est déroulé le week-end dernier à Azib Ahmed (Ihsnaouen) dans la périphérie sud de Tizi Ouzou. En effet, après la jubilation et l'euphorie, les archs ont laissé place au réalisme et à la lucidité. A cet effet, les onze délégations (Tizi Ouzou, Bouira, Béjaïa, Boumerdès, Sétif, Bordj Bou-Arréridj, Tipasa, Khenchela, Ouargla, Alger et Batna) qui ont pris part à cette réunion ont consensuellement approuvé le protocole d'accord politique conclu lundi dernier avec le chef du gouvernement pour la mise en application effective de la formule des «5+5» incidences posées par le mouvement, un consensus qui n'a pas été facile à atteindre, eu égard aux réticences répétées de la Cic Béjaïa qui a consommé près de dix heures de concertation par rapport à l'acceptation du plan d'Ouyahia à résoudre la sixième incidence qui est le renvoi des élus. Ainsi, les archs, tout en affichant leur disponibilité ont enclenché la deuxième phase du dialogue, à savoir la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, et ont conditionné cette perspective par la formalisation préalable de la seule incidence à forte charge politique. En même temps, les délégations présentes ont mis sur pied une commission qui se chargera de vérifier l'applications des mesures d'Ouyahia relatives aux quatre premières incidences. Concernant l'amnistie fiscale, une commission paritaire composée de délégués qui ont été désignés ainsi que des représentants de la chefferie du gouvernement devrait se pencher incessamment sur ce dossier. Cet écho favorable réservé à la poursuite du processus du dialogue découle, essentiellement, de la franche appréciation du compte rendu lu par les onze délégués qui ont séjourné pendant trois jours à Alger. En effet, les 50 heures de réunion avec Ouyahia ont été passées au scanner de la plénière. Dans ce sens, les délégués ont réitéré l'engagement politique d'Ouyahia à prendre en charge la sixième incidence tout en assimilant cela à une très grande avancée par rapport à ce point délicat. En parallèle, la désignation de la délégation qui devrait rencontrer le chef du gouvernement pour la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur a buté sur l'intransigeance de la Cicb qui veut gérer le facteur temps à bon escient et temporiser encore une semaine avant de trancher sur cette option. A ce titre, le jeu était serré et la Cadc ainsi que la Cccw Bouira ont exigé une désignation immédiate de cette délégation «car toute temporisation est censée être une violation de l'esprit du processus du dialogue», dixit Hakim Kacimi, d'autant plus que la feuille de route de ce processus existe déjà. Cela dit, la Cicb s'est montrée intraitable sur sa position qu'elle a défendue farouchement au point d'infléchir les autres coordinations. A ce titre, le bureau du conclave a dû s'en remettre à une solution paritaire pour débloquer la situation. Ainsi, la Cicb tiendra son conclave lundi, c'est-à-dire, la veille du conclave de l'interwilayas à l'issue duquel devrait être désignée la délégation qui rencontrera Ouyahia le 17 janvier pour entamer la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. A l'heure où nous mettons sous presse, la Cicb émettait encore des réserves sur cette solution, mais tout porte à croire qu'elle finira par abdiquer au verdict du bureau. Nous y reviendrons.