Les tiraillements, qui sont devenus depuis quelque temps monnaie courante entre les délégués du mouvement citoyen, mais qui ne se manifestaient jusqu'à ce week-end que par l'accusation, l'insulte et l'invective, se sont transformés, hier soir, avec l'arrivée à l'école Azib-Ahmed dans la périphérie de Tizi Ouzou, des délégués de la Coordination intercommunale de Béjaïa (Cicb). Ces derniers s'opposant à tout dialogue ont voulu empêcher la participation au conclave interwilayas des autres coordinations de la Cicb favorable au dialogue. Aux environs de 18h, soit au moment du début des travaux, trois bus immatriculés à Béjaïa stationnèrent à l'entrée du village Azib-Ahmed où les habitants de la région, préalablement informés, les attendaient déjà. La tension a commencé dès lors à monter au sein des deux parties. Les délégués de la CADC de Tizi Ouzou, organisateurs du conclave, ont tenté plusieurs fois, mais vainement, de calmer la foule qui ne cessait de scander : “Non au dialogue” et “non aux délégués taïwan”. Sur invitation des délégués de la CADC, une délégation composée d'Ali Gherbi, de Zahir Ben Khellat et de leurs compagnons ont finalement accepté d'engager un débat avec leurs antagonistes afin d'éviter l'affrontement, mais au moment où ces débats se déroulaient à l'intérieur de l'école Azib-Ahmed entre les deux parties, des affrontements avec des armes blanches ont été déclenchés entre le groupe de Ali Gherbi et celui de Tizi Ouzou. Cette situation dramatique, pour un mouvement pacifique qui avait justement pour principe l'union sacrée, s'est soldée par plusieurs blessés des deux camps. Le bilan aurait pu être plus lourd si ce n'était l'intervention, au moment opportun, de quelques sages du village d'Azib-Ahmed. Selon un infirmier qui s'est présenté à la plénière, aucun blessé grave n'est à signaler, toutefois, ce qui s'est passé démontre, si besoin est, que le pouvoir a réussi dans sa politique de division et sa manœuvre machiavélique de démembrer le mouvement des archs. S. L.