«Je ne veux pas qu'on engage un combat, mais qu'on fasse un partenariat.» M.Mourad Redjimi, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a lancé, hier, un appel au dialogue à l'adresse des membres du Syndicat national des médecins spécialistes (Snpssp) pour mettre un terme à la grève illimitée, entamée la semaine dernière, et dénouer le conflit qui sévit de nouveau dans le secteur des blouses blanches. Dans une conférence de presse qu'il a animée, hier, en son siège, M.Redjimi a déclaré de prime abord qu' «on ne peut trouver une solution que par la concertation de tous les acteurs du secteur». Et au sujet du syndicat gréviste, le ministre dira: «Je ne veux pas qu'on engage un combat, mais qu'on fasse un partenariat.» M.Redjimi semble accorder une attention particulière et une priorité absolue au débrayage des médecins spécialistes. Il a, par ailleurs, accordé une audience au sein de son département qui a regroupé les responsables du ministère et les représentants de la Fédération nationale des travailleurs de la santé (Fnts), affiliée à l'Ugta. Cette rencontre, qui a eu lieu mercredi dernier, a débouché sur la signature, hier, par le chef du gouvernement, M.Ouyahia, de deux décrets exécutifs s'inscrivant dans le cadre des mesures arrêtées par le gouvernement pour l'amélioration des conditions de travail des praticiens spécialistes de la santé publique. Le premier décret exécutif institue, selon un communiqué des services du chef du gouvernement repris par l'APS, «une indemnité mensuelle de responsabilité au profit des médecins spécialistes de la santé publique occupant les postes de chef de service ou de chef d'unité». Le second décret concerne les praticiens occupant les mêmes postes qui se verront, eux aussi, bénéficier d'une indemnité mensuelle. Ce qui fait dire au ministre, au cours de la conférence de presse qu'il a tenue hier, que «le problème indemnitaire a été très bien réglé et que les augmentations sur les indemnités varient de 55% ou même plus». Il a ajouté que le salaire brut de médecin spécialiste est de l'ordre de 113.000 DA. S'agissant des dispositions transitoires d'intégration, M.Redjimi a laissé entendre que la position du Snpssp est d'autant plus déplorable que seuls les concours permettent l'émergence des meilleurs et la constitution d'une véritable élite et non pas une promotion à l'ancienneté qui est, aux yeux du ministre, incompatible avec la notion d'élite. M.Redjimi a également mis l'accent sur le fait que les mesures transitoires d'intégration sont soumises à une réglementation présidentielle datant de 2002 qui stipule l'obligation de concours. Néanmoins, pour mettre un terme au conflit actuel, M.Redjimi a suggéré l'organisation de «concours à la mesure» et suivant une grille d'évaluation spéciale. Le premier concours est prévu, selon les propos du ministre pour le mois de mars prochain et le second cinq mois après et «non pas cinq ans comme le stipule la loi», dit-il. D'autre part, le Dr Yousfi, président du Snpssp, joint hier par nos soins, a déclaré que les revendications portées par son syndicat sont non seulement légitimes mais également acquises puisqu'elles font l'objet de l'accord signé par les pouvoirs publics le 13 novembre 2002. Le Snpssp, par le biais de son président, est déterminé à poursuivre son mouvement de grève et envisage d'autres actions de protestation, à l'image du sit-in prévu aujourd'hui au CHU de Bab El-Oued.