C'est au moment où le Syndicat des médecins spécialistes Snpssp observait hier, un sit-in à l'intérieur du CHUMustapha, dans le cadre du suivi de sa grève illimitée, que le ministre de la Santé, M.Mourad Redjimi faisait part des mesures sanctionnant les meneurs de ce débrayage. «La grève des médecins spécialistes a assez duré», aux yeux du ministre qui désigne le Dr.Yousfi, président du Snpssp comme «un manipulateur ne représentant que lui-même». En effet, c'est en marge de la cérémonie de l'inauguration de la 15e conférence de la région Afrique de l'Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires que M.Redjimi a exprimé sa décision d'un ton ferme, de mettre un terme au débrayage des médecins spécialistes. Selon le ministre, les services de «sa» tutelle ont accompli un travail de recensement des médecins spécialistes qui sont en grève, en vue de procéder à des retraits sur leurs salaires. «Une journée non travaillée est une journée non payée», a déclaré M.Redjimi insistant sur le fait que cette procédure sera appliquée incessamment. S'exprimant sur le contenu de l'accord du 13 novembre 2002, objet du conflit entre la tutelle et le Snpssp, M.Redjimi reconnaît que «son» ministère «s'engage, conformément aux termes de cet accord, à réhabiliter la catégorie des médecins spécialistes». Toutefois cette réhabilitation ne pourrait se concrétiser en passant outre, selon le ministre «aux lois en vigueur et aux différents décrets qui régissent la santé publique». C'est pourquoi l'application des dispositions transitoires qui permettent aux médecins spécialistes d'accéder aux grades supérieurs «exige le passage du concours de qualification», a ajouté M.Redjimi. Le concours en question sera organisé au courant du mois de mars prochain, a-t-il confirmé. Le ministre de la Santé, Population et Réforme hospitalière a aussi souligné qu'il est interdit au syndicat des médecins spécialistes de se rassembler sur la voie publique. Par ailleurs, le président du Snpssp, contacté hier, a réagi aux propos tenus par le premier représentant de la tutelle. Celle-ci désire, selon les termes du Dr Yousfi «imposer une solution pour le règlement du conflit». Le président du Snpssp, qui a mis l'accent sur le maintien de la grève, a déclaré que «la balle est dans le camp des pouvoirs publics», notamment, le ministre de la Santé qu'il désigne comme «responsable du pourrissement dans le secteur». Le Dr.Yousfi a aussi réduit les décisions du ministre à une simple «campagne de dénigrement» avant de préciser que, sans la concrétisation de l'accord du 13 novembre 2002, la grève du Snpssp ne sera pas suspendue.