Les salles de terminale étaient désertées hier dans plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa. Les lycéens ne sont apparemment pas satisfaits de la promesse du ministre de tutelle, fixant la limitation des cours concernés par l'examen du baccalauréat au 02 mai prochain. Des lycéens ont exprimé hier leurs craintes quant à «l'impossibilité de finir le programme dans les délais fixés par la tutelle» et ils ont tenu à le faire savoir au ministre de l'Education en refusant de rejoindre les salles de cours. Le mouvement de grève, appuyé par des marches, a touché tous les lycées de Sidi Aïch, Seddouk et El Kseur avec cette autre revendication liée à la présence permanente des professeurs dans les lycées. Des élèves de 3e AS de plusieurs établissements ont boycotté les cours hier, soulevant à chaque fois de nouvelles revendications qui prêtent à équivoque. La protestation des classes de terminale a commencé il y a plusieurs jours, soulevant leur crainte quant à l'achèvement des programmes dans les délais requis. Le ministre de tutelle n'a pas tardé à réagir, obtempérant à la demande des lycéens. Les sujets du baccalauréat ne porteront que sur les cours effectivement dispensés. La commission nationale de suivi des programmes arrêtera à la date du 02 mai, pour chaque filière et pour chaque matière, les seuils fixant les limites du programme de référence destinés à l'élaboration des sujets d'examen du baccalauréat et qui sera, dans le même temps, porté à la connaissance des candidats. Cette limitation a été, faut-il le noter, rejetée par le Cnapest et le Snapest, qui y voient un risque de transformation en une règle immuable. Alors qu'on croyait à la fin de la protestation, voilà que les lycéens reviennent à la charge, mettant sur la table une autre exigence, liée cette fois-ci à la présence permanente des enseignants dans les établissements (lycées) alors que ces derniers sont tenus uniquement par les horaires fixées dans leur emploi du temps officiel. «Il est impossible d'être prêts pour le Bac en décrétant l'arrêt des cours pour le début du mois de mai», s'inquiète un élève du lycée de Sidi Aïch. On comprend vite le manque d'informations si on considère le communiqué du département de l'éducation. Les proviseurs n'ont-ils pas informé leurs élèves? Ou l'ont-ils mal fait pour en arriver à cette nouvelle protestation? Toujours est-il que les lycéens appréhendent la situation. «Nous ne serons jamais prêts pour le jour J. Les programmes sont trop chargés dans toutes les matières. Nous ne pouvons pas souffler. En plus, on n'a même pas atteint la moitié du programme dans la plupart des matières essentielles», fait-on remarquer à l'unisson. Les profs, la nouvelle cible des lycéens, sont accusés d'accélérer la cadence pour finir dans les délais. «Ce n'est pas tout le monde qui suit le rythme», souligne une autre lycéenne. «Beaucoup d'enseignants s'absentent souvent parce qu'ils donnent des cours ailleurs», accusent-ils. Si une partie des élèves peuvent se permettre de prendre des cours particuliers, des milliers se retrouvent négligés, voire sacrifiés par les enseignants qui courent derrière les honoraires «alléchants» qu'ils perçoivent après les classes, accuse-t-on encore. Ce n'est pas la première fois que les professeurs sont pris pour cible. Très souvent, ils sont désignés d'un doigt accusateur, allant jusqu'à soulever l'importance de leurs indemnités mensuelles. Les parents en usent particulièrement de cette rhétorique à chaque fois que le corps enseignant entreprend une grève. Les protestations des lycéens ne datent pas d'hier. Chaque année, les élèves exigent la réduction du volume de la partie du programme concerné par l'examen du Bac.