L'Algérie sera à l'honneur à cette grande kermesse de la BD prévue du 31 janvier au 3 février 2013. Alors que le 9e art en Algérie célèbre ses cinquante ans d'existence malgré quelques années d'absence, faut-il le souligner, voilà que le Festival d'Angoulême, haut lieu mondial de cet art, célèbre cette année sa 40e édition. La bande dessinée algérienne y prendra part et sera représentée par l'exposition «Caractères, 50 ans de BD algérienne». Une belle exposition anniversaire en forme de rétrospective de l'histoire de l'Algérie indépendante à travers la BD et ces auteurs. C'est l'Aarc, en s'associant avec le Fibda qui prendra en charge son organisation. Montée par Mustapha Nedjaï dans le cadre du dernier Festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda), l'exposition «Caractères, 50 ans de BD algérienne» constitue le centre de la participation de l'Algérie au Festival d'Angoulême. Dispatchée sur une surface de 300 m2, celle-ci comprend des planches originales, des installations vidéo, des sons, une librairie dédiée aux oeuvres algériennes... Et surtout des échanges avec les auteurs présents, parmi lesquels on peut citer le nom de 12 créateurs algériens qui constituent assurément la nouvelle génération de bédéistes de demain et d'aujourd'hui. De talentueux artistes du 9e art qui sont Gyps, Djilali Beskri et Safia et Soumeya Ouareski. Parmi les exposants, on retrouvera aussi L'Andalou, Redouane Assari, Mahmoud Benameur, Djilali Beskri, Amir Cheriti, Lounis Dahmani, Nawel Louerrad et Ifaz Matoub, notamment..Un bon tremplin que cette participation pour nos jeunes dont la présence sera amplement bénéfique car placée sous le signe des rencontres et des échanges surtout. Au programme, il y aura aussi des rencontres et des tables rondes. Il se présente comme suit: le samedi 2 février à 14 h, une conférence sera animée par Ameziane Ferhani, auteur du beau-livre «50 ans de BD algérienne; l'aventure continue» (Ed. Dalimen, Alger, déc. 2012). Le lendemain, à la même heure, se tiendra une rencontre sur le thème «Bédéistes algériens, qui êtes-vous?» qui consistera en «un débat à bulles percées avec les auteurs présents», mais aussi leurs parcours, leurs créations, leurs rêves...Pour le jeune Fibda, Festival international de la bande dessinée d'Alger, qui en est à sa 5e édition, l'invitation de son prestigieux aîné nous assure-t-on est aussi une invitation à poursuivre la dynamique de relance et de développement du 9e art en Algérie. Notons que plusieurs Grands Prix d'Angoulême et d'autres figures de premier plan du 9e art ont participé aux différentes éditions du Fibda. Ils ont pu, à Alger, rencontrer les acteurs de cette relance. «L'avis de ces grands du monde de la BD est unanime:quelque chose est en train de renaître en Algérie», lit-on sur le communiqué de l'Aarc. Cependant, rajoute-t-on, beaucoup reste à faire. Mais déjà pointent des signes encourageants. Les pionniers de cet art qui ont souffert de leur délaissement puis des terribles années 1990, reçoivent la reconnaissance qu'ils méritent et continuent à produire. Une nouvelle génération d'auteurs a vu le jour. Jeune, motivée, prometteuse, tentée par toutes les audaces créatives et branchée sur les nouvelles expressions. Des revues naissent. Avant, il y avait El Manchar, aujourd'hui il y a Labstore, mais aussi El Bendir Des albums paraissent. Outre les monstres, il y a le mouvement d'El Warata (les héritiers) etc. Des maisons d'édition de BD apparaissent. Timidement toutefois, mais on espère sûrement. Et, pendant ce temps, le dessin de presse continue à fleurir dans les journaux...