«Il faudrait mettre en place plusieurs laboratoires de contrôle à travers le pays». Le projet portant production de l'insuline en Algérie, initié par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et dont la concrétisation a été annoncée pour cette année, aura finalement quelques mois de retard. «C'est en 2005 que le lancement de ce projet sur le terrain sera effectif». C'est ainsi que le premier responsable du secteur de la santé, M.Mourad Redjimi, s'est exprimé sur la réalisation de ce projet qui intéresse une partie de la population algérienne. M.Redjimi, lors de sa rencontre avec les journalistes de l'Expression, a aussi précisé que la production dans notre pays est confiée à l'entreprise de fabrication de médicaments, Saidal, en association avec l'entreprise française Avensis, spécialisée, elle aussi, dans l'industrie des médicaments. M.Mourad Redjimi voit d'un bon oeil l'entreprise Saidal sur laquelle il compte, pour promouvoir l'investissement dans le domaine de l'industrie des médicaments en Algérie, en particulier la promotion du générique. «Saidal est une grande entreprise aux compétences avérées sur le continent africain. Elle est notre partenaire incontournable dans l'adoption d'une nouvelle politique du médicament en Algérie», a-t-il ajouté. «Toutefois, pour que l'industrie du médicament puisse enfin voir le jour dans notre pays, il faudrait, insiste le ministre Redjimi, mettre en place plusieurs laboratoires de contrôle à travers le pays». Cette idée découle assurément de la volonté exprimée par les responsables du département de la santé publique, en vue de contrôler le marché algérien des médicaments. Au courant du mois de septembre dernier, les responsables du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ont opéré un retrait d'agrément à plusieurs importateurs de médicaments en Algérie. En d'autres termes, quelque 129 médicaments sont suspendus à l'importation dans le but de promouvoir, soit leur production, soit leur conditionnement à l'intérieur du pays. Actuellement, le nombre de médicaments produits en Algérie est de 283 et celui des médicaments conditionnés est de 120, selon les chiffres du ministère. L'opération de production inclut l'achat des matières premières, des articles de conditionnement, le contrôle de la qualité, le stockage, la distribution de médicaments ainsi que les contrôles correspondants. Le conditionnement des médicaments concerne toutes les opérations, y compris le remplissage et l'étiquetage que doit subir un produit en vrac en vue de devenir un produit fini. Le nombre de producteurs en Algérie est de 30 et celui des conditionneurs est de 22, toujours selon les chiffres avancés par le ministère de la Santé. Les produits fabriqués ou conditionnés en Algérie représentent environ 30% du marché, indiquent les mêmes chiffres. Interrogé sur le montant alloué au marché du médicament, le ministre Redjimi a répondu que celui-ci est de l'ordre de 600 millions de dollars. Chaque année, le ministère de la Santé publique «assume» une facture d'environ 400.000 dollars.