Invité hier au forum d'El Moudjahid, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mourad Redjimi, a annoncé que la machine de la réforme du système de santé est en route. Ces mécanismes sont en train de se mettre en place pour accompagner ces réformes. Le ministre a déclaré que le secteur a connu des crises dans le passé mais « il faut reconnaître les aspects positifs ». Se félicitant de toutes les réformes entreprises jusque-là, il a ajouté : « L'Algérie a formé près de 50 000 médecins de haut niveau, et une nouvelle promotion de 165 professeurs en médecine vient enrichir les rangs des professeurs. » L'engagement du processus de la réforme hospitalière vient, selon lui, faire face aux contraintes rencontrées. « Ce processus initié vient renforcer et consolider ce secteur », a-t-il ajouté. D'après lui, le budget alloué à ce secteur a augmenté de 60%. Il est question de réaliser, à partir de cette année, 12 nouveaux hôpitaux. Il cite, entre autres, le nouvel hôpital d'Oran qui, selon lui, offrira des soins de haut niveau. D'autres établissements hospitaliers universitaires (EHU) seront réalisés également à l'est, à l'ouest et au centre du pays. « L'hôpital d'Oran constituera la locomotive de la réforme hospitalière, ce qui nous permettra de réduire les transferts pour soins à l'étranger. Des négociations sont engagées avec des hôpitaux européens de renommée pour mieux réussir les missions qui lui sont dévolues », a-t-il dit. Rendez-vous est pris pour début 2005, que ce soit pour la régionalisation, la carte sanitaire ou la contractualisation (une forme de financement des établissements de santé par les organismes de la sécurité sociale et de la solidarité). Il s'agit aussi de la mise à jour de la nomenclature des actes, la réhabilitation des structures sanitaires, etc. M. Redjimi a annoncé l'organisation, avant la fin 2004, d'une conférence africaine sur la santé. Interrogé sur la polémique engagée ces derniers jours à travers la presse, sur le dossier de l'insuline, Mourad Redjimi a précisé : « Si la Fédération nationale des diabétiques a besoin d'une prise en charge en matière d'insuline, le ministre de la Santé la lui apportera. » Il faisait allusion à M.Ouhada, président de la Fédération des diabétiques, qui s'est opposé à la réhabilitation de l'activité de Novo Nordisk en Algérie. « Les diabétiques n'ont rien à craindre, le laboratoire Aventis a neuf mois de stock en insuline », a rassuré le ministre. « Ce laboratoire (Novo Nordisk) revient avec un projet, un budget et un terrain. L'Algérie a besoin de ce genre d'investissements. Il n'y a aucun monopole sur l'insuline. Le jour où Saïdal arrivera à produire de l'insuline et à couvrir les besoins, j'ai autorité d'arrêter l'importation de l'insuline. J'espère que ce projet sera prêt d'ici à 2005 », a-t-il déclaré précisant que des dates ont été déjà annoncées. A la question de savoir quelle est la place de l'industrie pharmaceutique dans la politique de la santé, Redjimi a tenu à féliciter les producteurs de médicaments et s'est engagé à les accompagner pour « améliorer la production ». A propos de la suspension de l'enregistrement de nouveaux médicaments par la direction de la pharmacie, le ministre a soutenu qu'une nouvelle réglementation en la matière sera mise en application. Plusieurs facteurs (le service rendu, le coût, l'étude clinique) seront pris en compte ; en attendant, des autorisations de mise sur le marché sont délivrées. La promotion du générique est, selon le ministre, une affaire du prescripteur, du vendeur et du consommateur. Il a noté que 70% des produits enregistrés sont des génériques et ils représentent 50% des unités ventes. « D'ici à 2005, les médicament génériques produits en Algérie ne feront plus l'objet d'appels d'offres », a-t-il signalé. Concernant les conflits enregistrés avec les différents syndicats, le ministre a souligné que les portes du dialogue sont ouvertes et des discussions sont menées au sein des commissions pour trouver des solutions. Les résultats seront rendus publics prochainement. Quant à l'activité complémentaire pratiquée par plusieurs praticiens, Mourad Redjimi a fait savoir qu'il remettra de l'ordre dans les hôpitaux. « Un projet est en préparation pour arrêter toutes ces déviations », a-t-il promis