Cet acte est une suite du conflit qui mine l'Assemblée communale locale. Le bras de fer qui prévaut au sein de l'Assemblée populaire communale de Barbacha prend une tournure déplaisante. Dans la nuit de mardi à mercredi, le siège de la kasma du Front de libération nationale a été incendié par des individus non encore identifiés. Une enquête a été ouverte par les services de sécurité pour déterminer les circonstances de l'incendie mais également le mobile. Un mobile qui ne peut en aucun cas échapper à la crise que vit cette assemblée depuis deux mois. Certains observateurs en font même une des conséquences fâcheuses de ce blocage qui n'en finit pas. A ce jour, le siège communal est resté fermé. Aucun document administratif n'a été délivré et les travailleurs de la commune sont restés sans salaire, depuis deux mois. L'édile communal et son équipe, issus d'un vote tenu au siège de la wilaya n'ont pas pu encore rejoindre leurs fauteuils d'élus. Ils sont toujours empêchés d'y accéder. Les partisans des élus du PST, dont la liste avait obtenu au lendemain des dernières élections locales une majorité relative, continuent à contester l'installation du P/APC issu de l'alliance RCD-FFS-FLN à la faveur d'un scrutin à bulletin secret tenu au siège même de la wilaya. Ce scrutin est le second du genre après l'échec du premier marqué par une seule candidature, issue de la majorité relative du PST. Le maire sortant n'a pas l'aval de ses pairs de l'assemblée, exception faite des élus de son propre parti. Par conséquent, une deuxième séance d'élection du maire s'imposait de fait et conformément à la loi organique. Devant l'impossibilité de la tenir au siège communal, le wali a convoqué les élus de Barbacha au siège même de la wilaya. Le vote qui s'est tenu, sans la présence des élus PST, a permis à un élu du RCD de prendre la présidence à la faveur d'une alliance avec les autres élus du FLN et du FFS. Depuis, un bras de fer a pris forme. Alors que sur le terrain, la population proche du PST occupait les sièges de l'APC et de la daïra exigeant la dissolution de l'APC et «le départ du chef de daïra, les partisans des élus du PST croisent le fer avec le wali de Béjaïa auquel ils reprochent non seulement de «protéger le chef de daïra et son P/APC à qui il offre le siège de la wilaya pour tenter d'installer son exécutif» mais aussi de faire «la sourde oreille à leurs revendications et leur propositions». Le tribunal administratif de Béjaïa n'a pas été en reste pour avoir rejeté le 22 janvier dans le fond la plainte déposée par le PST contre le wali à propos de l'installation du P/APC. Avant-hier, une commission de sages de la commune s'est rapprochée de l'administration pour solliciter son intervention «avant que le pire n'arrive». La réponse n'était pas celle attendue. L'administration leur a affirmé avoir appliqué la loi dans toute sa rigueur. Le conflit a pris alors une autre tournure depuis hier. L'incendie du siège du FLN n'a de valeur que d'illustrer l'urgence de la situation qui vire véritablement au pourrissement. Un pourrissement qui peut induire des circonstances fâcheuses que seule la population subira.