Belkhadem a tout tenté, mais le vent du changement a fini par avoir raison de son entêtement... L'ancien ministre de la Communication, Boudjemaâ Haichour ne s'est finalement pas trompé. Dans un entretien téléphonique en décembre, il nous avait déclaré que les jours de Abdelaziz Belkhadem à la tête du FLN étaient comptés. Faisant partie de l'équipe des «redresseurs» qui s'étaient ligués contre lui et avaient juré de l'évincer de son poste de SG du parti, il nous avait même affirmé qu'au plus tard le 31 décembre 2012, Belkhadem allait être destitué. Il s'est gouré d'un mois, mais ses prévisions étaient exactes. Le départ de Belkhadem, intervient après le retrait d'autres chefs de partis politiques. Le RCD avait, le premier, annoncé la couleur, en décidant d'opérer un changement à sa tête, suivi quelque temps après par le FFS, puis le RND et le MSP et hier le parti Elkarama dont les membres du conseil national ont, comme le FLN, retiré à la suite d'un vote à bulletin secret, leur confiance à leur président. Serait-ce le prélude d'un véritable changement ou, au contraire, un artifice destiné à tromper les militants et leur faire oublier les déboires de leur parti aux dernières élections? S'il est vrai que Saïd Sadi, Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ouyahia ne sont pas partis de gaieté de coeur et que pour certains, ils auraient été forcés de démissionner, il n'en demeure pas moins qu'ils sont sortis par la grande porte et n'ont pas attendu qu'on les destitue. Au FLN, c'est devenu, hélas, presque une tradition. Chaque fois que le parti prépare un événement politique important, il est, aussitôt, en proie à des conflits internes et querelles de clocher pour discréditer, soit les dirigeants, soit son secrétaire général, au motif qu'ils naviguent seuls ou qu'ils ont manqué à leurs engagements. Sur un autre chapitre, d'aucuns chuchotent que Abdelaziz Belkhadem a des ambitions présidentielles et que c'est pour lui barrer la route qu'ordre aurait été donné aux «redresseurs» de le destituer. Une chose est sûre: son éviction du poste de secrétaire général du FLN ne signifie pas la fin de sa carrière politique. Pour ses adversaires, le jeudi 31 janvier est un jour qui fera date. C'est l'avis de Salah Goujil, en tout cas, qui a insisté sur le caractère démocratique du vote qui a abouti au retrait de confiance de Abdelaziz Belkhadem. «Nous devons perpétuer cette pratique démocratique. L'heure, maintenant, est à la réconciliation et au rassemblement entre les tendances au sein du parti pour le remettre sur les rails.» Enfin? une question fondamentale s'impose, l'éviction en cascade de chefs de parti, répond-elle à l'impératif du changement du personnel politique ou au contraire est-elle annonciatrice d'un retour en force de ces derniers?