La population de la commune de Barbacha s'est clairement exprimée jeudi dernier pour «la dissolution de la nouvelle assemblée», élue le 29 novembre dernier. C'est la seule signification à donner au suivi massif du mouvement de grève générale lancé par l'actuel maire et son équipe, désignés lors d'un vote tenu au siège de la wilaya. La situation est peu reluisante à Barbacha. Elle se corse de jour en jour. La grève générale n'est qu'un épisode parmi tant d'autres qui rythment cette musicalité. Après l'incendie des locaux de la kasma FLN, dans la nuit de mardi à mercredi par une foule en furie, qui n'est pas sans rapport avec la crise, Berbacha était ville morte durant la journée de jeudi dernier et rien n'indique que les jours à venir seront plus apaisés. La tension est telle que le risque de voir les choses virer vers l'irréparable n'est pas à écarter. Cela ne peut pas être autrement. Depuis le 29 novembre dernier, aucun service communal n'a fonctionné. Les travailleurs sont sans salaires depuis deux mois. Les ordures envahissent les rues. Bref, un climat de tension qui ne présage rien de bon. Le mouvement citoyen, qui a rejeté l'installation du maire issu de l'alliance des partis RCD, FFS et FLN, s'est rapproché de l'administration pour une solution voulue à travers la dissolution de l'assemblée. Il n'obtiendra qu'une seule réponse: la loi a été justement appliquée à la lettre. L'application de la loi ne suffit pas. La rencontre des sages de cette commune avec le chef de cabinet du wali de Béjaïa n'a pas été concluante. Les sages se voyaient déjà dépassés par les événements. Ils ont même clairement fait sentir leur incapacité à contenir la colère des habitants de Barbacha, dégageant ainsi toute leur responsabilité quant à d'éventuels dérapages qui pourraient survenir. Cela n'a pas tardé. Une représentation partisane part en fumée. Une grève paralyse la ville et la suite est redoutée. Les travailleurs de la commune montent, de leur côté, au créneau et appellent à une grève illimitée à partir de demain. Les opposants ne lâcheront pas prise dans leur pression sur le wali, accusé de «connivence» avec les élus de l'alliance RCD-FLN-FFS. Les faits remontent au lendemain du scrutin des locales. Les résultats obtenus à l'issue du vote n'ont pas donné une majorité absolue. La liste PST, conduite par le maire sortant, a obtenu six sièges, soit une majorité relative. Lors du vote du président d'APC, le candidat du PST, le maire sortant, n'avait pas obtenu une majorité de voix. Un deuxième tour s'imposait alors, ouvrant la voie à d'autres candidatures. Ce qui sera fait, mais au siège de la wilaya, car la tension était déjà vive dans la municipalité de Barbacha. L'édile communal et son équipe, issus de ce vote n'ont, depuis, pas pu encore rejoindre leurs fauteuils d'élus. Ils sont toujours empêchés d'y accéder. Les partisans des élus du PST continuent à contester l'installation du P/APC issu de l'alliance RCD-FFS-FLN, élu pourtant à la faveur d'un scrutin à bulletin secret. Depuis, un bras de fer a pris forme. D'escalade en escalade, la situation tourne de plus en plus au pire. L'avenir reste flou. L'administration se doit d'intervenir pour une solution qui reste loin d'être facile eu égard à la déchirure créée, faut-il le souligner, par les politiques.