Une source policière a indiqué que les personnes arrêtées étaient trois Franco-Congolais et un Malien. Elles ont été interpellées dans le cadre d'une information judiciaire conduite par le juge Marc Trévidic. Quatre personnes ont été interpellées hier matin en région parisienne dans le cadre d'une enquête sur une filière de jihadistes vers le Sahel qui avait été lancée par l'arrestation d'un Français au Niger fin août. Une source policière a indiqué que les personnes arrêtées étaient trois Franco-Congolais et un Malien. Elles ont été interpellées dans le cadre d'une information judiciaire conduite par le juge antiterroriste français Marc Trévidic. Ces arrestations sont consécutives à l'interpellation en août à Niamey (Niger) d'un Français, Cédric Lobo, par les autorités nigériennes alors qu'il espérait rejoindre Tombouctou, a-t-on précisé de source judiciaire. Expulsé vers la France, il avait été mis en examen fin août pour «association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste» puis placé en détention provisoire. Cette opération est liée à «l'arrestation d'un individu il y a quelques mois, cet été, sur la frontière entre le Mali et le Niger», a confirmé le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls. A Niamey, M.Lobo avait expliqué vouloir rallier des groupes jihadistes dans le nord du Mali, selon la source judiciaire, mais il s'est montré plus prudent dans ses propos en France. Ce sont des personnes présumées proches de lui qui ont été interpellées hier matin. Le lien «important» entre elles serait en particulier une mosquée de L'Haÿ-les-Roses, en banlieue parisienne, où habitait le jeune homme avant son départ pour le Sahel, a-t-on ajouté. Des perquisitions étaient en cours dans la matinée, ajoute-t-on de source judiciaire en appelant à la prudence sur ces arrestations. Le ministre de l'Intérieur est revenu sur l'ampleur des départs de Français dans des zones jihadistes. «Plusieurs dizaines de Français ou de résidents en France se sont déjà rendus en Syrie, souvent dans des groupes contrôlés par Al Qaïda» et «il y a aussi quelques individus qui veulent se rendre au Sahel», dont une «poignée» y sont «probablement», a précisé Manuel Valls. «Deux ont été arrêtés au cours de ces derniers mois», alors qu'ils voulaient se rendre au Sahel pour combattre, Cédric Lobo «et un autre au Mali». L'autre arrestation connue d'un Français au Mali est celle, le 3 novembre, d'Ibrahim Aziz Ouattara, un Franco-Malien de 24 ans, arrêté à Sévaré, dans le centre du pays, et transféré à Bamako. Il souhaitait rejoindre les islamistes dans le nord du Mali. Le parquet de Paris a ouvert une enquête. S'il n'y a pas eu «de menace directe» d'attentat depuis le début du conflit au Mali, «la police française, les services de renseignement sont sur le qui-vive», a dit le ministre de l'Intérieur. Il a rappelé le démantèlement fin 2011 d'une cellule, soupçonnée d'avoir voulu organiser une filière de jihadistes et d'avoir commis l'attentat contre un commerce juif de Sarcelles, près de Paris, en septembre. «Il faut continuer ce travail de démantèlement de ces réseaux qui veulent soit agir sur notre territoire, soit exfiltrer des individus pour faire le jihad», a-t-il dit. C'est dans le nord du Mali que se trouveraient les sept otages français enlevés au Niger et au Mali en 2011 et 2012 par Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) et un autre groupe islamiste armé, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).