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la réalité amère d'un secteur
L'EDUCATION À BOUIRA
Publié dans L'Expression le 06 - 02 - 2013


L'élève doit apprendre mais ne doit pas réfléchir
L'échec est là et il est plus qu' opportun de faire un diagnostic.
Le secteur de l'éducation nationale à l'instar des autres secteurs stratégiques qui participent à l'édification de la nation, a subi les influences engendrées par les mutations qui ont touché la société dans sa totalité. Tout le monde regrette les anciennes classes et les anciens enseignants. Quelles sont les raisons qui ont influé sur un secteur qui, par définition, se devait de former les générations futures?.
L'échec est là et il est plus qu' opportun de faire un diagnostic. Comme chacun le sait, l'Ecole algérienne a vécu trois grandes époques. L'école d'après l'indépendance, l'école fondamentale et l'école actuelle.
L'Algérie de Boumediene a le mérite d'avoir rendu l'école obligatoire et gratuite. Cette décision sera hélas atténuée par le recours à des personnels venus d'ailleurs mais sans réelle compétence avec l'arabisation. Les Irakiens, Syriens, Egyptiens, Palestiniens, les Pakistanais... sont autant de nationalités qui viendront en Algérie dispenser un savoir tendancieux et fortement politisé. L'école s'est vite retrouvée un terrain pour un enseignement bas de gamme où l'histoire, la littérature, la théologie ne participent plus à l'émancipation de la personne, à forger la personnalité mais à son endoctrinement. Même l'histoire de l'Algérie sera amputée de plusieurs pages qui faisaient l'éloge des martyrs et des moudjahidine. Boudiaf n'a été connu par les Algériens que lors de son retour et de son assassinat.
Personnels peu qualifiés
Le manque de personnels qualifiés à l' avènement de l'Indépendance participera à cette arrivée en masse d'enseignants sans aucune compétence. Tout le monde a en tête cette histoire d'un Egyptien venu en Algérie enseigner les mathématiques mais qui par manque de poste, proposera «ses» compétences en langue arabe, histoire, géographie, voire en éducation physique!!!
La situation est propice à l'émergence du fondamentalisme qui a fait des ravages dans la société. L'éducation islamique n'est plus une matière mais un moyen pour des prêches antimixité, contre la langue de l'ex-occupant, contre la science considérée comme satanique... Pour réagir à ce marasme, l'école fondamentale, un modèle de l'Europe de l'Est est importé. Les concepteurs de l'époque, des profanes en pédagogie croyaient que le copiage d'un modèle pouvait remettre l'école sur ses rails.
La situation sociale influe sur le comportement de l'élève. Tous les spécialistes sont unanimes à dire qu'en pédagogie, il faut d'abord prendre en compte la population et l'apprenant. Un élève qui vit dans une famille aisée a plus de possibilité d'accepter le message que celui qui se débat dans une famille en crise ou dans le besoin. Un élève allemand dont le temps est réparti entre le travail, les distractions et le repos n'éprouve pas de difficultés à apprendre plusieurs matières. Ce n'est pas le cas de l'enfant algérien dont la totalité du temps est mal répartie.
L'ex-ministre de l'Education, qui aura passé plus de 15 ans à la tête du secteur, disait un jour «L'école fondamentale est une faillite.» Omettant expressément de dire qu'il a géré une faillite, il engage des réformes. Comme pour l'école fondamentale, on envoie quelques «intimes» au Canada, en France... pour ramener une méthode: l'enseignement par les compétences. Là aussi, les donnes ne sont pas les mêmes et le personnel en place n'a pas les moyens et la formation adéquate pour mettre en oeuvre le projet. On bricole des solutions comme celle qui oblige les personnels à suivre des formations diplômantes. Voilà un vrai scandale et une vraie volonté pour faire miroiter l'espoir aux yeux des parents et des élèves. On ne touche pas à la ligne directrice. L'élève doit apprendre mais ne doit pas réfléchir, innover, s'exprimer. Sept professeurs défilent devant lui pendant toute la journée. La masse de connaissances qui lui sont dispensées deviennent un fardeau qu'aucun cerveau censé ne peut emmagasiner en si peu de temps.
La formation des enseignants, un point plus qu'important dans l'amélioration de l'enseignement, est menée d'une manière si ridicule et où le nombre importe aux dépens de la qualité. Elle touche le moyen et le primaire. Après trois années, des enseignants de sport ne pouvant même pas former une phrase correcte, sont promus avec une moyenne de 12 à la «licence de français». Il en est de même pour l'ensemble des formations prônées par les services de la formation des directions de l'éducation. Des ingénieurs n'ayant pas pu trouver un emploi adapté à leurs formations se bousculent aux portes des directions pour «dépanner» et devenir des PES.
Plusieurs maux
La promotion canapé, le clientélisme, le régionalisme... sont autant de maux qui ont affecté le secteur. Les postes de directeur, de surveillant général, de censeur sont convoités par des professeurs qui dans leur grande majorité ont enseigné l'arabe, la philosophie, l'histoire et la géographie.
Les professeurs de maths, de physique, des langues étrangères eux, n'auront pas la chance d'intégrer un milieu où tout se joue et se déjoue dans des bureaux obscurs de certains inspecteurs, revendeurs de voitures en temps libre. Les associations de parents d'élèves volent au secours d'une tutelle dépassée par les événements. Devant la prolifération des syndicats, l'Ugta, a perdu sa mainmise sur le secteur dont elle a longtemps dilapidé l'argent.
Les associations de parents d'élèves, dont plus de 90% sont dirigées par des personnes qui n'ont aucun enfant scolarisé et dont 98% n'ont jamais tenu une AG, interviennent pour défendre la tutelle à chaque action menée par les personnels au motif d' être les seuls garants de l' intérêt des élèves. Dans l'optique toujours de faire croire et perdurer l'image d'une école réformée, on joue avec les pourcentages aux examens. On facilite l'obtention pour avoir des taux élevés.
Les résultats en première année universitaire et les forts taux d'échec sont là pour confirmer ces dires.
Les parents de leur côté tombent dans le piège et mettent la main à la poche.
Les cours payants se substituent à l'enseignement public. Les garages, les domiciles deviennent des classes où s'entassent des dizaines de groupes en quête de cours de soutien. Ces rencontres, qui n'obéissent à aucune règle pédagogique, sont une source de revenus assez consistants mais surtout alléchants. Le cours dans la classe ne motive plus et a fini par devenir, aux yeux des apprenants comme une corvée obligatoire. Cette perception fausse les donnes et rend la fonction du professeur plus que délicate surtout que l'enseignant en classe, est en face de niveaux hétérogènes, qui vont de l' élève excellent à celui qui n'a aucune base. Comme si ces facteurs purement pédagogiques ne suffisaient pas, sont venus s'ajouter les écarts ostentatoires que l'enfant remarque.
Des trafiquants de tout genre, des ignorants, des voyous... se pavanent avec des signes ostentatoires de richesse alors que l'enseignant se fait tout petit pour ne pas attirer les regards. L'enseignant a fini par devenir un nécessiteux.
En décidant d'attribuer les livres gratuitement aux enfants des personnels du corps, l'autorité nationale a reconnu cette situation implicitement. A l'occasion des rappels consentis à toutes les franges de la société, les enseignants ont occupé les «Unes» des journaux. Qui pouvait divulguer les sommes allouées aux députés, magistrats, hauts cadres de l'Etat?.
Leurs arriérés sont de loin, très supérieurs aux miettes données aux personnels de l'éducation. Toutes ces manoeuvres participent à la dévalorisation de l'enseignement pour faire croire que seul le privé pourrait redresser la barre. Au-delà des intérêts avoués ou inavoués des syndicats, il est temps peut-être de marquer une halte pour un réel diagnostic de la situation et apporter les vraies solutions à un secteur tourmenté par les enjeux et les luttes pour sa mainmise.
Les anciens enseignants doivent être associés à l'opération. Les administratifs, les inspecteurs, les enseignants doivent être écoutés séparément. Pour sauver l'Ecole algérienne, qui a produit des sommités reconnues dans le monde, pas des terroristes seulement comme veulent le faire croire ses détracteurs, il est plus qu'impératif de débattre de tout sans aucune retenue.
Le nouveau ministre a apparemment cette volonté. Pourvu que les subalternes ne le trompent pas avec les faux rapports.


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