Le conflit s'amplifie Cinq étudiants ont été suspendus pour un an, certains sont exclus et d'autres vont suivre, nous signale Adlène le président du bureau des étudiants. Ce qui devait être le rendez-vous annuel est en train de se transformer carrément en un feuilleton d'hiver sans grand audimat hélas, et ce dans l'indifférence totale de la tutelle. Le conflit qui est née de la grève des étudiants de l'Ismas s' est amplifié mercredi dernier, poussant le directeur de cette école à faire passer 15 étudiants en conseil de discipline pour cause d'absences répétées. Aussi, cinq d'entre eux ont été suspendus pour un an, et les uns exclus pour de bon, nous signale Adlène le président du bureau des étudiants en grève, lui-même renvoyé de cet institut. Ce qui constitue une grave atteinte aux règlements d'après lui, car «les problèmes d'absence doivent se régler par les enseignants et les punitions sont claires.». Cette décision radicale n'a fait suite d'aucun avertissement ni information au préalable puisque le bureau n'a reçu aucune lettre, le conseil de discipline, d'après notre interlocuteur, Adlene chef du bureau, a été organisé à la va-vite, le bureau n'étant même pas au courant. Seul un affichage collé le jour même au mur mentionne le nom des étudiants exclus. Pour notre vis-à-vis, le directeur veut renvoyer environ 86 étudiants ce qui constitue 75% de l'ensemble des étudiants, ce qui est impensable. Il aurait donc choisi de fractionner ce nombre en envoyant en conseil de discipline les étudiants par tranche de 15 puis de 14 à compter du 25 février puis de 12 etc. Cette mise en demeure concerne officiellement, plus précisément, une trentaine d'étudiants qui se verront exclus prochainement dudit institut des arts du spectacle et de la scène. Aussi, jeudi régnait une atmosphère de chaos à l'intérieur de cet établissement, toujours d'après Adlène puisque deux étudiants ont succombé à une crise de nerfs. Rien ne va plus à l'intérieur de cette école où les étudiants laissés-pour-compte tombent dans la dépression. Cela dit, après une assemblée générale tenue à la hâte jeudi, les étudiants ont choisi fermement de rester vigilants en soutenant leurs camarades. L'esprit de solidarité règne en maître des lieux. D'ailleurs, une nouvelle grève illimitée entrera en vigueur à partir de mardi prochain. Les étudiants renvoyés ont entrepris un sit-in dans l'enceinte même de cette école et ne sont pas près de la quitter. Le président du bureau des étudiants, Adlène nous a informés de leur décision d'écrire à nouveau à la ministre de la Culture. Et si cette dernière ne répond pas? Un vrai dilemme pour ces pauvres étudiants qui semblent se battre contre des moulins à vent. Loin d'abdiquer, Adlène insiste aussi sur la problématique de leur diplôme qui n'est reconnu nulle par ailleurs. Et de souligner: «On demande une enquête sur la gestion administrative actuelle de l'Ismas.» Des étudiants qui perdent pied, certains sont hospitalisés, de la pression par ci et un branle-bas de combat par là.. Mais comment tout cela va-t-il finir? Un bras de fer qui devrait bien cesser pour des intérêts bien supérieurs à tous, celui pour qui ces étudiants se sont inscrits dans cette école et pour lequel des enseignants sont payés pour prodiguer chaque jour l'enseignement de cet art tombé, hélas en jachère, otage d'un dysfonctionnement surréaliste qui ne dit pas son nom et mis surtout entre le marteau et l'enclume, piégé par ce drôle de chantage qui n'honore point la profession artistique, encore moins les autorités concernées. Médiocrité, doublée de laxisme. Mépris quand tu nous tiens!