Victime de tiraillements sans précédent à propos du choix du candidat à soutenir, à l'image de ce qui se passe au FLN et même au sommet de l'Etat, l'UGTA va de report en report de la réunion de son conseil exécutif national, en attendant que les choses se clarifient un peu plus. En attendant, une commission de suivi du scrutin, apprend-on de sources crédibles, vient d'être mise en place. Signe des temps, qui ne trompe pas, elle est présidée par Abdelkader Malki. Ce dernier, chargé des relations extérieures, est également un membre influent au niveau du bureau national du RND, un parti présent au gouvernement, revenu en force sur le devant de la scène politique et au sein des institutions à la faveur de la crise qui secoue le FLN et de son soutien clairement affiché à un second mandat du président Bouteflika. Le choix du responsable de cette commission permet, aux yeux des observateurs, de confirmer que l'option consistant en l'annonce du soutien à Bouteflika, se confirmera dès que le conseil constitutionnel aura tranché sur les candidatures des uns et des autres. De nombreux analystes, en effet, ne laissent pas de souligner que le choix aurait tout naturellement dû être porté sur Mohamed-Lakhdar Badreddine. Plusieurs arguments abondent dans ce sens. Le premier, c'est que cet homme est secrétaire national chargé des affaires économiques, celles-là mêmes sur lesquelles la commission a été chargée de se pencher en priorité. Le second, c'est que l'homme, demeuré dans les rangs du FLN, est l'un des rares secrétaires nationaux de l'Ugta, candidat aux législatives, à être passé, prouvant ainsi une relative représentativité. Le troisième, c'est que c'est également le seul secrétaire national qui dispose d'une très solide et très puissante base militante dans les rangs de l'Ugta à travers la fameuse fédération des pétroliers. Si Badreddine n'a pas été choisi, c'est que ce dernier a définitivement opté pour son parti et pour la candidature de Ali Benflis. Cela, en attendant la réunion de la CEN et la décision qu'elle prendra, soit de ne soutenir personne, soit d'opter pour le candidat dont le programme se rapprochera le plus des aspirations des franges de la populations que représente la Centrale. Il est vrai, toutefois, qu'en dépit de ces arguments, pour le moins imparables, les syndicalistes membres du RND restent majoritaires au sein de la direction de l'Ugta, ce qui n'est pas peu dire. C'est à la suite de pressions, que l'on devine énormes, à la lumière de ce qu'a subi le puissant FLN, que la Centrale irait vers le soutien à un second mandat au président Bouteflika.