Deux associations regroupant des Algériens de France lancent leur campagne de sensibilisation en faveur du candidat du FLN et d'une «Nouvelle Algérie». Pour qui les Algériens de France dérouleront-ils le tapis rouge ? Le coup d'envoi de la campagne électorale de ce côté-ci de la Méditerranée est donné, aujourd'hui à Paris, par les partisans d'Ali Benflis réunis au sein du Collectif des Algériens de France pour le soutien à la candidature d'Ali Benflis. Créé à l'initiative du Conseil des démocrates algériens (CDA), et Forum démocratique (FD), le premier communiqué du collectif sonne une charge en règle contre le président en exercice, Abdelaziz Bouteflika: «L'Algérie est encore sous le joug des despotes et des dictateurs avec leurs méthodes violentes et arbitraires, leurs complots et leurs incessantes velléités de retour à l'ère du parti unique, de la pensée unique...» Les membres de la «diaspora algérienne», quelles que soient leurs couleurs politiques, sont ainsi invités à «mettre en commun (leurs) efforts en vue de rassembler la communauté algérienne de France, au-delà des divergences d'appréciation de la conjoncture et des combats idéologiques, pour défendre les acquis démocratiques et les fondements de la République». «Notre objectif est de sensibiliser les Algériens de France sur le danger de maintenir Abdelaziz Bouteflika à la tête de l'Etat, explique Zoheir Rouis, président du Forum démocratique, issu de la scission en 1999 au sein du PRA (parti républicain algérien), et porte-parole du collectif de soutien à Benflis. Nous avons évalué la situation en Algérie et sommes arrivés à la conclusion que Benflis est le candidat le mieux placé pour l'emporter face au président sortant», prenant soin de ne pas attaquer les autres candidats, notamment ceux du groupe anti-fraude récemment constitué. Choisissant des mots guerriers, Zoheir Rouis promet une «riposte ferme et massive» contre les «velléités de Bouteflika». Pour y parvenir, le collectif, animé également par le remuant Dahmane Abderahmane, engagé dans le combat pour la représentativité des Français issus de l'immigration lors des prochaines élections françaises aux côtés de la droite, se prépare à «mettre le paquet» contre celui qu'il désigne comme un «émir-président». Le porte-parole du collectif met en garde contre le «syndrome français du 21 avril (référence à l'élection présidentielle de 2002). Sinon, nous serons contraints de voter pour Bouteflika si celui-ci se retrouve face à un islamiste». Un scénario que des observateurs n'écartent pas et qui fait couler des sueurs froides aux anti-Bouteflika. Les partisans du président n'ont pas encore ouvert les contre-feux. La sortie de leurs adversaires les obligera certainement à se débusquer - dès que leur «poulain» se sera déclaré officiellement. De notre Bureau à Paris