L'entraîneur national était particulièrement en colère. C'était ce lundi soir à l'hôtel Safir Mazafran de Zéralda, la grande revue de l'équipe nationale avant sa participation à la phase finale de la CAN 2004 qui débutera le 24 janvier prochain. On s'est tellement focalisé sur cet événement que le match Algérie-Mali de ce jeudi a été complètement oublié alors qu'il s'agit d'un test des plus sérieux où l'on aura un aperçu des réelles capacités des Verts. Disons-le tout net : ceux qui s'attendaient à de grandes surprises lors de cette conférence de presse du staff technique de l'EN ont dû être extrêmement déçus. Depuis quelques jours déjà, une campagne s'était élaborée autour de la personne de Ghazi dont on disait qu'il serait le repêché de la dernière heure à la place de Zaoui. Tout cela n'était que rumeur et le coach national Rabah Saâdane n'a même pas voulu s'étaler sur le sujet. Pour lui, Ghazi devait rester à la maison, il le restera. On a aussi attendu qu'il s'exprime sur le cas Dziri et sur celui de Ammour. Là aussi, rien de bien nouveau, surtout sur le second nommé au sujet duquel Saâdane affirmera qu'il a de très bons rapports avec lui. Comprenez par là que le joueur avait assimilé la leçon du coach national et les raisons de sa non-sélection. Pour le premier nommé, Saâdane a failli s'emporter accusant la presse de pousser le joueur à dire ce qu'il ne voulait pas dire. Mais il a offert à cette même presse un beau sujet de polémique, à savoir, lorsqu'il a accusé 13 joueurs d'avoir refusé de se déplacer en 1999 au Liberia où il s'agissait d'aller défendre les chances de l'EN dans sa quête de qualification à la phase finale de la CAN 2002. Parmi les 13, il y avait Dziri. Saâdane rappellera que c'était grâce à de jeunes joueurs que l'équipe nationale, alors sous ses ordres, avait obtenu son premier point lors de ces éliminatoires après une défaite à domicile face à la Tunisie. Il ne fait aucun doute que la presse va se servir du sujet à profusion. Mais il ne fut pas le seul coup de colère de Saâdane. Il y en eut un autre au sujet de certaines personnes qu'il accuse de vouloir le déstabiliser en voulant lui imposer des joueurs. «Je crois avoir été trop gentil, dorénavant je saurais me montrer agressif lorsqu'on m'attaque», dira-t-il. Et c'est un Saâdane ayant changé de technique que l'on a entendu ce lundi. Celui qui en juillet affirmait qu'il n'y avait pas de miracle à attendre de l'EN s'est soudainement transformé en quelqu'un pour qui «l'EN ira en Tunisie pour défendre ses chances. Elle les jouera à fond. Nous rencontrerons le Cameroun qui est plus fort que nous. Nous nous battrons jusqu'au bout contre lui. Il ne nous fait pas peur, les joueurs n'en font aucun complexe et tous veulent jouer ce match». Ce changement, Saâdane l'attribue surtout au fait que le groupe qu'il a sous la main s'est considérablement étoffé avec la venue de nombreux joueurs émigrés. A propos d'émigrés, le manager général de l'EN, Stephen Pauwels indiquera que l'Algérie est en avance par rapport à de nombreux pays africains qui se plaignent de n'avoir pas reçu tous leurs joueurs. Lundi soir, ils étaient 21 sur les 22 retenus à avoir rejoint l'hôtel Mazafran. Manquait à l'appel Cherrad qui ne rejoindra le groupe que jeudi matin. Autre information donnée par Panwells, 4 joueurs quitteront l'EN jeudi soir pour rejoindre leurs clubs respectifs et disputer une journée de championnat le samedi. Il s'agit de Yahia de Bastia, de Zaoui et de Akrour de Troyes et de Beloufa de Mouscron. Les 4 reviendront le dimanche à Alger, soit la veille du départ de l'EN pour Sousse. Celui-ci se fera à 10 heures par avion spécial. Le même jour à 18 heures, l'EN effectuera son premier entraînement en terre tunisienne. En dehors de cela, la conférence s'est déroulée sur fond de spectacle, Panwels ayant eu l'idée d'user de rétroprojecteur pour présenter l'EN et tout son staff. A la fin de cette conférence, un accord a été signé entre la FAF et le PNUD (programme des Nations unies pour le développement). L'EN sera l'ambassadrice en Tunisie de cet organisme international dont certaines missions visent à éradiquer la faim et la pauvreté, à lutter contre les maladies et bien d'autres maux de notre siècle.