Plus de 300 employés de l'hôtel Safir Mazafran, à Zéralda, sont en colère. Près de 3 ans après l'entrée en vigueur, le 1er juillet 2006, des clauses de la convention collective de branche, ces travailleurs n'ont rien vu venir en matière d'augmentation de salaire. « On n'a perçu aucune augmentation pour l'instant », déplore El Hadi Oubara, délégué des travailleurs de l'hôtel Safir Mazafran de Zéralda, qui a pris attache avec notre rédaction. Signées entre la Société de gestion des participations de l'Etat (SGP Gestour) et la Fédération nationale des travailleurs du commerce et du tourisme (FNTCT/UGTA) conformément à la circulaire du chef du gouvernement n°235/SG/CC du 13 avril 2006 relative à l'élaboration de nouvelles conventions collectives de branche, les clauses de ladite convention stipulaient, entre autres, l'augmentation des salaires de base des employés de 15% ainsi que le renchérissement du taux des primes de rendement, plafonné à 50% du salaire de base, à raison de 20% pour la PRI et de 30% pour la PRC. Toutefois, l'application des termes de cette convention est restée noir sur blanc. « Pourtant, on n'a demandé que notre droit », indique notre interlocuteur. Les travailleurs avaient décidé d'interpeller, en date du 19 novembre 2008, le président du directoire général de l'Entreprise de gestion touristique (EGT) Zéralda, à travers une missive, dont nous détenons une copie, afin d'appliquer les termes de cette convention. Une copie de la lettre a été adressée, également, à la SGP Gestour, à la FNTCT, à l'Inspection générale du travail et au directeur général de l'hôtel Mazafran. Les travailleurs de cet établissement hôtelier ne sont pas au bout de leur peine puisque leur requête est restée lettre morte. Déterminés à faire aboutir leurs revendications, les représentants des employés de l'hôtel Mazafran interpellent, cette fois, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et le premier responsable de la FNTCT, afin d'intervenir et de mettre fin à ce contentieux qui n'a que trop duré. Le cas échéant, ils menacent de recourir en dernier lieu à la grève, voire de porter l'affaire en justice. Contacté par nos soins, le directeur général par intérim de l'hôtel Safir Mazafran s'est montré rassurant quant à la prise en charge du contentieux. « Nous sommes engagés à trouver une solution », a-t-il dit, estimant être « en phase de dialogue avec les représentants des employés ». Pour sa part, Rabah Brahmia, secrétaire général de la FNTCT, signataire de la convention, ne mâche pas ses mots et tient un autre discours. « Il n'y a rien à discuter ! Les travailleurs ont raison de se plaindre. La convention doit être appliquée de manière rétroactive », plaide-t-il dans une brève déclaration à El Watan. M. Brahmia prévient que « si la situation persiste, on va aller voir qui de droit et demander des dommages et intérêts ». Notons, par ailleurs, que nos tentatives de prendre contact, hier dans la journée, avec l'un des responsables de l'EGT Zéralda sont restées vaines.