Barack Obama a promis mardi soir une «action ferme» face aux «provocations» de la Corée du Nord, qui avait mené quelques heures plus tôt son troisième essai nucléaire, tandis que Séoul a annoncé une accélération de son programme de missiles longue portée capables de couvrir tout le Nord. «Des provocations comme celles qu'on a vues la nuit dernière ne feront qu'isoler encore un peu plus (Pyongyang), au moment où nous nous tenons aux côtés de nos alliés, renforçons notre défense anti-missiles et conduisons la communauté internationale pour mener une action ferme en réponse à ces menaces», a déclaré le président américain. «Le régime en Corée du Nord doit savoir que c'est uniquement en remplissant ses obligations internationales qu'il sera en sécurité et prospère», a plaidé Obama dans son discours devant le Congrès sur l'état de l'Union. Pyongyang a conduit mardi matin (lundi soir heure de Washington) son troisième essai nucléaire, d'une puissance bien supérieure aux deux précédents. «Un troisième essai nucléaire a été mené avec succès», a annoncé l'agence officielle Kcna. «Ce test nucléaire de haut niveau avait, contrairement à ceux du passé, plus de puissance explosive et a utilisé un engin miniaturisé et plus léger». Première réponse concrète de Séoul: il a annoncé hier une accélération de son programme de missiles longue portée, capables de couvrir la totalité du territoire nord-coréen. Jusqu'à l'automne 2012, le Sud était lié par un accord avec les Etats-Unis pour limiter la portée de ses missiles à 300 km. Washington avait accepté de revoir cet accord en octobre et la portée peut désormais atteindre 800 km. Réuni mardi en urgence, le Conseil de sécurité de l'ONU - dont la présidence tournante est assurée par la Corée du Sud en février - a «fermement condamné» ce nouvel essai et annoncé qu'il allait s'efforcer de prendre les «mesures appropriées» par le biais d'une nouvelle résolution. Une décision sur de nouvelles sanctions dépendra largement de la Chine. Membre permanent du Conseil et principal allié de la Corée du Nord, celle-ci s'est toujours efforcée jusqu'ici de protéger Pyongyang car elle redoute un effondrement du pays. Pékin, seul allié de poids de Pyongyang, avait prié son voisin communiste de ne pas effectuer un troisième essai nucléaire. Au même moment à Genève, devant la Conférence sur le désarmement des Nations unies, un diplomate nord-coréen a affirmé que «la Rpdc (République populaire démocratique de Corée, ndlr) ne cédera jamais devant aucune résolution». Ses tirs de fusée et ses essais nucléaires ont déjà valu à Pyongyang toute une série de sanctions internationales depuis 2006.