Annonce n La Corée du Nord a affirmé, ce dimanche, avoir placé un satellite en orbite, au grand dam des Etats-Unis et du Japon qui soupçonnent un essai de missile déguisé. Pyongyang a cependant assuré avoir placé un satellite de télécommunications Kwangmyongsong-2 en orbite, conformément à ses projets de développement spatial. «Le satellite effectue ses rotations normalement sur son orbite», a affirmé l'agence officielle KCNA. Puissance nucléaire depuis 2006, la Corée du Nord a proclamé son droit à développer un programme spatial «à des fins pacifiques», au même titre que l'Iran qui a placé en orbite, début février, son premier satellite. Le régime communiste avait prévenu, fin février, qu'il lancerait un «satellite de télécommunications», mais les Etats-Unis et leurs alliés asiatiques soupçonnent le Nord de vouloir développer ses capacités balistiques en testant une version améliorée du Taepodong-2, déjà testé en juillet 2006. Prenant les devants d'un probable courroux international, Pyongyang a averti que de nouvelles sanctions de l'ONU seraient perçues comme «un acte hostile» entraînant la rupture des négociations sur sa dénucléarisation, actuellement enlisées. Sans évoquer directement le tir, Pyongyang, via son agence de presse officielle KCNA, a assuré, ce dimanche, avoir reçu «le soutien de nombreux pays pour le développement de son programme spatial pacifique». Le Japon, l'un des premiers concernés en raison de sa proximité géographique, a jugé ce tir «extrêmement regrettable» et exigé une réunion d'urgence à l'ONU. La présidence tchèque de l'Union européenne a condamné «fermement» le tir, estimant qu'il fragilisait la stabilité régionale. En revanche, la Chine, traditionnelle alliée de Pyongyang, avec qui elle reste liée par un pacte de sécurité, a appelé à la retenue, souhaitant que les parties concernées «gardent leur calme». Selon Tokyo, Washington et Séoul, ce tir intervient en violation de deux résolutions adoptées en 2006 par le Conseil de sécurité de l'ONU sommant la Corée communiste de «s'abstenir de tout nouvel essai nucléaire ou tir de missile balistique». Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU doit se tenir à 19h00 GMT, a annoncé un diplomate mexicain, dont le pays assure la présidence du Conseil. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déploré que Pyongyang ait procédé au lancement d'une fusée en violation des résolutions onusiennes. Le Président américain Barack Obama a aussitôt dénoncé une «provocation» dans un communiqué publié peu avant le discours prononcé ce matin à Prague sur le thème de la prolifération nucléaire. «Le lancement aujourd'hui d'un missile Taepodong-2 était une claire violation de la résolution 1718 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui interdit expressément à la Corée du Nord de conduire des activités liées à des missiles balistiques de quelque sorte que ce soit», a-t-il dit . La Corée du Nord avait provoqué deux crises internationales : en 1998 puis en 2006 en procédant à des tirs de missiles longue portée. Le tir de 2006 avait été unanimement condamné à l'ONU avec une résolution assortie de mesures contraignantes.