Le bureau politique n'a fixé aucune date pour élire le successeur de Belkhadem Deux semaines après la destitution de Abdelaziz Belkhadem, les instances du parti du FLN ne sont pas encore parvenues à trouver la formule adéquate pour désigner le nouveau secrétaire général. Les membres du bureau politique du parti du Front de libération nationale (FLN), réunis avant-hier au siège du parti à Hydra (Alger), se sont mis d'accord pour la poursuite des rencontres pour la préparation de la prochaine session du comité central en vue de l'élection d'un nouveau secrétaire général. Le communiqué sanctionnant cette réunion, signé par le doyen des membres du bureau politique, Abderrahmane Belayat, a appelé en outre les militants à bannir toute forme de division et unifier leurs rangs. Le bureau politique n'a fixé aucune date pour la tenue de la session du comité central pour élire le successeur de Belkhadem dont le poste est déclaré vacant depuis le 31 janvier dernier suite au retrait de confiance dont a fait l'objet l'ex-secrétaire général. Ainsi, cette vacance peut être plus longue que le pensent les dirigeants de l'ex-parti unique. Un membre du comité central n'a pas hésité à qualifier la réunion d'avant-hier d'illégale, puisque a-t-il dit, «le bureau politique n'a aucun mandat pour gérer les affaires du parti suite à l'éviction de Belkhadem». Notre source rappelle que, après le retrait de confiance à l'ex-secrétaire général, les deux membres du bureau politique (le plus et le moins âgé) ont été désignés pour gérer les affaires courantes jusqu'à l'élection d'un nouveau secrétaire général. D'ailleurs, les contestataires de M.Belkhadem n'ont pas voulu reconnaître cette instance provisoire. Le porte-parole du mouvement de redressement, Mohamed Seghir Kara, joint hier par téléphone, ne peut aller jusqu'à dire que la réunion du bureau politique est illégale. Il en tire même un aspect positif du fait que les membres de cette instance «ont reconnu la fin de Belkhadem qui était à l'origine de la crise» et «le fait que la crise date de trois ans». Après le décès de Abderrezak Bouhara qui était le seul membre du comité central qui pouvait faire le consensus, notre interlocuteur a indiqué que «le FLN peut se trouver un homme de consensus». Sauf que le processus peut durer longtemps, car entre-temps, un groupe de membres du comité central est né pour aggraver la division. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, ce groupe dit représenter «la majorité et la force tranquille au sein du parti». Ces membres soulignent qu'après avoir examiné la situation organique et politique du parti, et après avoir passé en revue les différentes pistes de sortie de crise, ils estiment que «toute décision doit impérativement passer par l'urne, seule et unique forme de démocratie et d'expression libre et souveraine». «Nous, jeunes cadres du parti, militants fidèles et engagés, élite montante, déclarons solennellement avoir pris la décision de briser notre silence, de combattre toute forme de dérive et de corruption», lit-on dans le communiqué. Mais qui sont ces membres qui se revendiquent de la majorité et décident de briser le silence? Lors de la séance du 31 janvier dernier, 160 membres ont voté pour le retrait de confiance à M.Belkhadem alors que 156 ont voté contre, ce qui donne 316 votants pour cette instance composée de 330 membres. «D'où est-elle donc cette majorité qui a décidé de briser le silence», se demande M.Kara. Représentent-ils les 14 voix des non-votants? En tout cas, le communiqué de cette majorité n'a été accompagné d'aucune signature. Ainsi, et en attendant que soient tirées au clair les dispositions réglementaires devant régir l'opération de nomination du successeur de M.Belkhadem, le vieux parti s'embourbe dans l'impasse. Une situation que même les plus «initiés» parmi les membres du comité central, seraient incapables de juguler.