Ceux qui observent scrupuleusement les télévisions algériennes off-shore se sont sûrement rendus compte qu'il y a eu un changement de ton sur El Djazaïria TV depuis environ un mois. Ce changement n'est pas dû à l'éclosion du génie de ses principaux actionnaires, mais à l'arrivée d'un responsable au parcours très mouvementé: Ali Djerri. Après un passage éphémère sur Ennahar TV, vient d'être installé à la direction d'El Djazaïria TV. Cette arrivée s'est fait sentir sur le contenu de la chaîne qui vient de lancer sa première émission politique «Kada ou a araâ» (Affaire et avis). Et comme à son habitude, El Djazaïria TV n'était pas capable de créer un concept nouveau et a piqué le concept de l'émission «C dans l'air», diffusée sur France 5 et présentée par Yves Calvi. C'est connu, Riad Rechdal et Karim Kerdache viennent de la publicité et du divertissement, ils ne connaissent rien à la politique. C'est Hmida Ayachi, le patron d'Algérie News qui les avaient initiés dans un premier temps en animant une émission politique et en leur prêtant ses meilleurs éléments pour fabriquer un journal télévisé. Après quelques mois et une ardoise non payée, Hmida Ayachi divorce avec El Djazaïria TV et les laisse sans vision et sans rétroviseur. Le Journal télévisé El Djazaïria TV perd son cachet politique et se transforme en flash d'information culturel, alors qu'il avait contribué à l'éclatement de la crise au RND en donnant la parole au premier contestataire confirmé contre le Premier ministre Ouyahia, le maire d'Alger-Centre Tayeb Zitouni. El Djazaïria TV avait pourtant réalisé de bons scores durant le Ramadhan avec son émission satirique «Jornane Gosto», où elle a caricaturé l'ensemble de la classe politique et de hauts responsable de l'Etat. Après le Ramadhan, Riad Rechdal, le véritable patron d'El Djazaïria TV interrompt l'émission afin d'avoir de la publicité pour payer ses employés. Mais il ne voit rien venir de la part des opérateurs privés et publics. La chaîne est au bord de l'asphyxie financière. Ses rapports avec Zahra Herkat, la productrice et animatrice de l'émission «Avec Zahra», se sont détérioré après le non-paiement des quelques numéros et surtout après la contre attaque de l'ex-mari de Naïma Ababsa sur le JT El Djazaïria TV et la censure de l'émission sur Benbitour. Les sondages sont unanimes, El Djazaïria TV plonge et ses émissions laissent à désirer, même celle sur le foot qui est une pâle copie de l'émission de Canal + Canal Football Club, n'arrive pas à concurrencer les émissions de foot d'Echourouk et Ennahar TV. Alors pour ce faire, le patron d'El Djazaïria TV, décide de faire appel à un spécialiste des médias, l'ancien directeur d'El Khabar, Ali Djerri. Ce dernier a commencé par opérer des changements sur le journal télévisé en enlevant la vedette à la première icône de la chaîne, Mustapha Kessassi. Désormais, il apparaîtra un jour sur deux. Une nouvelle venue dans l'audiovisuel fera l'alternance. Mais le plus grand coup qui fera mal à la chaîne, c'est l'émission politique que l'ancien patron d'Ennahar TV a lancé, une émission politique sur laquelle il a invité ses anciens amis: Khaled Bourayou, Nouredine Benisad, Mouassa Youcef pour parler d'une affaire qui fait parler d'elle ces derniers temps: l'affaire de corruption de Sonatrach. Une émission qui fera couler beaucoup d'encre et surtout qui conduira la chaîne sur les traces de Khalifa News. [email protected]