«Je pense que la réponse est très claire. S'il n'y avait pas de volonté d'ouverture, il n'y aurait pas eu ces chaînes-là. Maintenant, il faut un peu réguler, organiser ce secteur pour éviter des ouvertures anarchiques». Le ministre de la Communication Belaïd Mohamed Saïd L'avenir de l'audiovisuel algérien est à la réflexion au premier séminaire sur le secteur depuis deux jours. Si on a beaucoup parlé de l'avenir de la Télévision publique nationale, il est surtout question de l'avenir des télévisions privées. Si les patrons d'Echourouk TV, Ennahar TV et Numidia TV était absents au séminaire, leur caméra et surtout leurs représentants étaient bien présents pour tâter le pouls du chef du secteur et surtout voir ses intentions. Seuls les deux patrons d'Al Djazaïria TV, Karim Kerdache et Riad Rechdal, étaient présents pour manifester leur droiture audiovisuelle et surtout politique et se démarquer dès maintenant des autres télévisions privées. Il faut dire que dans sa communication, Belkacem Mostfaoui avaient critiqué seulement les deux télévisions arabophones Ennahar TV, Echourouk TV au moment où Hervé Bourges a évité de citer les télévisions privées qui constituent une menace pour le PAF (Paysage audiovisuel français). Mais la question que se posent les patrons d'El Djazaïria TV, (qui ont d'énormes problèmes financiers) c'est de savoir si les télévisions privées vont bénéficier d'une aide financière comme ce fut le cas pour les journaux privés créés dans les années 1990. Ces journaux avaient bénéficié d'une aide financière conséquente pour démarrer, de locaux et surtout d'une réduction sur l'impression. Les télévisions privées bénéficieront-elles des mêmes avantages que la presse écrite? Pas sûr! Même si le ministre de la Communication, Mohamed Saïd, a indiqué que le fonctionnement des nouvelles chaînes privées sera régulé par la prochaîne loi sur l'audiovisuel, il a laissé entendre que ces chaînes, qui émettent depuis l'étranger et opèrent sur le territoire national sans cadre juridique, sont tolérées. Si cela a fait plaisir aux gérants des télévisions privées, la déclaration qui leur a fait mal, c'est de savoir que l'adoption de la loi sur l'audiovisuel ne sera faite que pour le premier semestre 2013 et que la loi sur la publicité est attendue pour la fin de l'année prochaine. Comment vont-ils tenir le coup jusqu'à la fin 2013? Eux qui ont déjà cessé de commander des émissions aux différentes boîtes privées avec lesquelles ils sous-traitent. Les télévisions privées sont au bord de l'asphyxie financière et attendre 2013 ou 2014, pour se voir autoriser à prendre de la publicité du marché local, est vraisemblablement suicidaire. Si Echourouk TV et surtout Ennahar TV, tiendront le coup jusque-là, ce n'est pas le cas pour El Djazaïria TV ou surtout Hoggar TV et Numidia TV, qui sont déjà sur le bord de l'écran noir. [email protected]