L'entraîneur national veut retourner à la DTN. Tout porte à croire que Rabah Sâadane ne sera plus l'entraîneur de l'équipe nationale de football après la CAN. L'intéressé y avait fait allusion lundi dernier lors de la conférence de presse sur la présentation des 22 joueurs sélectionnés. Il l'a répété jeudi soir à l'issue du mach amical Algérie-Mali. «Les gens oublient que je ne suis qu'un intérimaire et que ma véritable fonction est DTN. Je ne m'accroche pas au poste d'entraîneur national. Après la CAN, si quelqu'un veut ma place, je la lui cèderais volontiers. Je préfère retourner à la DTN où il y a un énorme travail à accomplir» a-t-il affirmé. Il faut dire que Sâadane est, depuis quelque temps, l'objet de vives critiques de la part de la presse qui lui reproche de n'avoir pas sélectionné certains joueurs. Jeudi soir, la défaite est venue consolider le point de vue de ses détracteurs. Apparemment, l'entraîneur national ne veut pas revivre l'épisode de 1986 où, à l'issue du Mondial mexicain, il avait été soumis à une campagne de presse des plus virulentes. La FAF risque, donc, de se retrouver, prochainement, avec un problème sur les bras : trouver un nouvel entraîneur national et le plus rapidement car la phase de qualification à la coupe du monde débutera au mois de juin prochain. Pour ce qui est du match contre le Mali, Sâadane a estimé qu'il n'a fait que refléter la véritable valeur du football algérien. «Elle est là la réalité du terrain. Avec ce match, on a vu ce qui nous attend en coupe d'Afrique des nations. Ce n'est plus le Niger que nous allons rencontrer. Les gens pensent que tout est facile et que la CAN ne sera qu'une simple formalité. Certains nous voient déjà champions d'Afrique et qualifiés en coupe du monde. Le Nigeria ne compte même plus pour eux. Je leur réponds qu'il vaut mieux qu'ils descendent de leur nuage et qu'ils arrêtent de rêver. Nous ne sommes même pas sûrs de nous imposer au Rwanda. Un très long travail nous attend et ce n'est pas sur un coup de baguette magique que nous aurons une grande équipe nationale. J'estime que cette équipe a de l'avenir et de la qualité. Il serait dommage de la détruire. Il faut lui laisser le temps de s'épanouir et non lui demander l'impossible tout de suite. Ceci dit, nous irons à la CAN pour défendre nos chances. Nous saurons nous battre quelle que soit la valeur et la renommée de l'adversaire». Assis à côté de lui, lors de la conférence de presse d'après-match, l'entraîneur français de l'équipe du Mali, Henri Stambouli, est venu à sa rescousse. «C'est un devoir envers un collègue, dira-t-il et d'ajouter : vous savez, moi aussi la presse malienne me demande de remporter la CAN alors que la fédération estime qu'il faut que l'équipe nationale passe le premier tour. J'ai la chance d'entraîner une équipe dont les joueurs se connaissent et jouent ensemble depuis de nombreuses années. Je profite de tout le travail accompli par mes prédécesseurs et de la politique de la fédération qui a fait de la formation son cheval de bataille. Ces joueurs évoluent peut-être dans de grands clubs européens, mais à la base c'est au Mali qu'ils ont été formés. Ils sont ensemble depuis la CAN cadette, d'il y a 5 ou 6 ans. Moi aussi j'ai des problèmes de manque de matches amicaux mais, au moins le problème de cohésion ne se pose pas. D'autre part, j'estime que Sâadane a eu du courage d'accepter de rencontrer le Mali avant la CAN. On m'a proposé deux autres matches amicaux contre le Cameroun et contre l'Egypte et je les ai refusés car la moindre défaite peut démoraliser le groupe». Etant d'origine algérienne, Stambouli a été amené à répondre à une question sur l'éventualité de voir la FAF le contacter pour remplacer Sâadane après la CAN. «Pour l'instant je suis avec le Mali. Mais rien ne dit que j'y suis pour longtemps car le métier d'entraîneur est aléatoire. Si jamais je suis renvoyé, je sui disposé à étudier toutes les propositions» a-t-il répondu.