Ces «pilotes» n'auraient même pas en leur possession les carnets de vol (log books) qui renseignent sur les heures de vol effectuées. Après les faux BAC d'Oran, les faux diplômes d'Algérie Télécom, voici ceux d'Air Algérie! En effet, selon le quotidien arabophone El Khabar, des pilotes de la compagnie nationale aérienne exerceraient avec de faux diplômes. Toujours selon la même source, ces pilotes auraient obtenu des attestations de fin de formation au pilotage dans des écoles installées en Afrique du Sud, qui sont ensuite validées dans des écoles en Jordanie. Ces dernières leur auraient remis des attestations de fin de formation et non des licences de pilotage, et cela dans des délais expéditifs. Sur les diplômes délivrés par les écoles sud-africaines, il serait même question d'une mention selon laquelle «cette attestation ne donne pas droit d'exercice en tant que pilote de ligne en Afrique du Sud». Ces pilotes n'auraient même pas en leur possession les carnets de vol (log books) qui renseignent sur les heures de vol effectuées par les pilotes, assure le même journal. Ce dernier ajoute que la direction de l'aviation civile relevant du ministère des Transports algérien a reconnu ces «diplômes» en leur accordant des équivalences. Celles-ci ont ainsi permis aux titulaires de ces faux diplômes de repartir à l'étranger afin d'obtenir, auprès de ces mêmes écoles, la licence définitive les autorisant à exercer en tant que pilotes de ligne. De faux pilotes! Cela serait très grave et mettrait la vie des passagers de la compagnie devant un véritable danger de mort! Toutefois, ce n'est pas le seul scandale du genre. Algérie Télécom, autre entreprise réputée, comme Air Algérie, pour être l'antichambre des pistonnés, a connu le même scandale. En juillet dernier, une affaire de faux diplômes avait ébranlé l'opérateur historique. Des centaines de faux diplômes avaient été découverts. Des hauts cadres de l'entreprise faisaient partie de ces «diplômés». Ils exerçaient de hautes fonctions sans la moindre qualification. Le scandale qui avait éclaté à l'époque avait mis à nu les carences dans le recrutement et l'attribution des postes dans les entreprises nationales. Voilà maintenant un scandale encore plus grave qui vient confirmer les appréhensions quant aux recrutements dans le secteur public. Autre affaire et non des moindres ayant éclaté au grand jour, c'est celle inhérente au trafic des diplômes du baccalauréat. C'est le cas à Oran, où de «faux BAC» ont fait l'objet d'un trafic à grande échelle. D'autres, qui ont réellement obtenu leur BAC, mais qui n'ont pas eu de moyenne suffisante pour accéder à certaines filières, ont vu leurs notes gonflées. Parmi les accusés, il se trouverait même une avocate qui a terminé ses études et qui a ouvert un cabinet à Oran, alors qu'en réalité, elle n'a jamais eu son Bac. Cette affaire a pris dans sa «vague» un inspecteur de l'Académie, un universitaire, le doyen de la même faculté de droit, le vice-directeur de la pédagogie de l'université d'Oran et une cinquantaine d'autres accusés. Ce qui témoigne de l'ampleur de cette affaire qui n'a pas livré tous ses secrets... Les diplômes s'achètent donc désormais en Algérie. Mais est-ce étonnant dans un pays où les scandales de corruption se suivent sans que les personnes impliquées ne soient inquiétées? Finalement, en Algérie tout est faux, sauf la corruption...