L'affaire des faux bacs à Oran, dont le dossier a été transmis par les services de gendarmerie au parquet, lundi dernier, avant d'être inscrite par le tribunal, pose d'énormes problèmes. Outre le délit de faux et d'usage de faux, sans parler des possibles accusations de corruption, cette vaste tricherie, dans laquelle seraient mis en cause des dizaines d'indus diplômés, pose de nombreux problèmes, dont ceux inhérents à l'honnêteté intellectuelle. Ainsi qu'à l'éthique et à la déontologie. Cette affaire, où sont mises en cause quelque deux cents personnes, entre faux bacheliers et témoins, inquiète. Pour la simple raison que ces indus diplômés, qui prétendent à des fonctions sensibles de médecins, managers et de gestionnaires, interpelle, également, la conscience des universitaires. Les enseignants complices ainsi que les fonctionnaires des différentes administrations universitaires qui se sont aventurés à fermer les yeux sur les faux bacs, se rendent-ils compte dans quelle autre fange ils ont poussé l'université algérienne ? Ensuite, puisqu'on nous dit qu'une dizaine de futurs médecins - quelques-uns seraient déjà en exercice - est touchée par le scandale, que doivent attendre les malades de ces fraudeurs qui non seulement ont fait preuve de l'honnêteté tout court mais qui, de surcroît, ne vont pas s'empêcher de piétiner le serment d'Hippocrate ? Vont-ils réellement soigner ceux qui auront mis entre leurs mains incompétentes leur santé et, donc, leur vie ? Selon des sources dignes de foi, on souligne que certains de ces indus diplômés sont issus de familles « très aisées » et « de haut rang social ». Il faut souligner, ici, la grandeur du « corbeau » qui, malgré sa lettre anonyme, a permis de faire éclater cette sombre affaire qui a nécessité le déplacement d'une commission d'enquête d'Alger pour faire la lumière sur cette affaire. D'ailleurs, le scandale a aussi interpellé une centaine d'enseignants qui se sont mobilisés pour monter au créneau afin de dénoncer l'existence de « certaines zones d'ombre qui risquent de faire en sorte que de petits coupables paient pour les grands ». Les enseignants estiment que les inscriptions se font à travers Internet et que, par conséquent, elles peuvent donner lieu à « certaines failles, volontaires ou non ». C'est pour cela qu'ils exigent « une profonde investigation administrative pour mieux cerner les responsabilités ». Mais ces enseignants devraient savoir, qu'ici, ce n'est pas tant la compétence des enquêtes qui sont à recadrer mais ce sont plutôt ces mauvais comportements qu'il s'agit de dénoncer.