La France a dénoncé lundi des «images terriblement choquantes », qui « démontrent une cruauté sans limites », après la diffusion sur Internet d'une vidéo des otages français enlevés mardi dernier au Cameroun par le groupe Boko Haram. « Une vidéo de la famille française enlevée au nord du Cameroun mardi dernier vient d'être diffusée par le groupe Boko Haram. Pour nous tous, ces images sont terriblement choquantes. Elles démontrent une cruauté sans limites », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dans un communiqué. « Nous procédons aux vérifications nécessaires dans ces circonstances. Tous les services de l'Etat sont mobilisés pour libérer nos compatriotes », a assuré le chef de la diplomatie française. Auparavant, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait affirmé que le gouvernement avait « désormais l'information que le groupe Boko Haram revendique la détention » de la famille enlevée le 19 février au Cameroun, précisant que la famille françaises enlevée était « probablement détenue au Nigeria ». Dans l'après-midi une vidéo des otages - une famille de sept personnes, dont quatre enfants - enlevés au Cameroun a été postée sur YouTube, par des ravisseurs disant appartenir au groupe islamiste nigérian Boko Haram. Une source proche de la famille a identifié les otages sur la vidéo. La vidéo, tournée dans un lieu et à une date inconnus, dure plus de trois minutes et montre la famille, entourée d'au moins trois de ses ravisseurs dont les visages sont cachés. « Si vous voulez qu'on libère ces Français, relâchez rapidement toutes nos femmes que vous détenez », dit l'un des ravisseurs, qui s'exprime en arabe, à l'intention du président nigérian Goodluck Jonathan. « Nous mettons en garde aussi le président du Cameroun (Paul Biya, ndlr), qu'il relâche rapidement nos frères détenus dans ses prisons », ajoute-t-il. Au début de la vidéo, Tanguy Moulin-Fournier, le père, qui se tient aux côtés de sa femme, son frère et ses quatre enfants, lit une déclaration en français, au cours de laquelle il affirme être prisonnier du groupe Boko Haram. La famille, dont les enfants sont âgés de 5 à 12 ans, a été enlevée le 19 février dans le nord du Cameroun. Selon les autorités camerounaises, les sept Français, qui visitaient un parc national quand ils ont été kidnappés, ont été transportés dans le nord-est du Nigeria voisin.