La France "ne cédera pas aux groupes terroristes", a déclaré mercredi devant le Parlement le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, semblant ainsi exclure un éventuel versement de rançon pour la libération des 15 otages français retenus aujourd'hui en Afrique. "Il faut faire le maximum pour libérer nos otages mais rien ne serait pire que de céder", a affirmé M. Fabius, au lendemain de l'enlèvement de sept Français dont quatre enfants dans le nord du Cameroun, près de la frontière avec le Nigéria, ce qui fait de la France le pays occidental ayant le plus de ressortissants enlevés dans le monde. "Ce qui se joue au Mali est important pour l'ensemble de l'Afrique parce c'est là en particulier que nous montrerons que nous ne céderons pas aux groupes terroristes", a aussi insisté le ministre. Parmi les revendications éventuelles des preneurs d'otages, peuvent figurer, outre une demande de rançon, des exigences de libération de prisonniers ou un retrait de troupes françaises d'un territoire d'opérations comme le Mali, comme cela s'est produit dans le passé à propos de l'Afghanistan. Jusqu'à présent, les groupes ayant enlevé des ressortissants français dans la bande sahélo-saharienne ont surtout eu des exigences financières, que Paris, à l'instar d'autres pays européens, avait parfois satisfait sous la présidence de l'ex-président Nicolas Sarkozy. "Tout indique qu'ils ont été raptés vers le Nigeria", a aussi déclaré Laurent Fabius - en utilisant un verbe qui n'existe pas dans le dictionnaire - aux députés à propos des sept membres de la famille enlevés mardi au Cameroun. "Tout indique aussi que les auteurs de l'enlèvement seraient la secte à laquelle vous avez fait allusion", la secte nigériane extrémiste Boko Haram, a ajouté M. Fabius, en réponse à une question d'un député. "Cela s'ajoute à d'autres prises d'otages. Malheureusement la France est l'un des pays, peut-être le pays le plus touché", a-t-il relevé. Outre la famille enlevée mardi, sept autres otages sont détenus au Sahel, vraisemblablement dans l'extrême Nord du Mali, et parfois depuis plusieurs années. Un autre otage français a été enlevé en décembre au Nigeria. "A l'est de l'Afrique, à l'Ouest de l'Afrique et désormais au centre de l'Afrique, des groupes terroristes qui ont souvent des liens entre eux prennent des otages", a affirmé le ministre. "Il faut que l'ensemble des pays qui, comme nous, croient à la liberté se réunissent pour lutter contre ces groupes terroristes", a-t-il dit, ajoutant enfin que malgré des dispositions préventives, "il n'y a jamais d'élimination totale des risques" d'enlèvements.