Le président palestinien Mahmoud Abbas a accusé hier Israël de vouloir délibérément «créer le chaos» dans les Territoires après le décès d'un détenu palestinien samedi dans une prison israélienne. «Les Israéliens veulent le chaos, nous le savons, mais nous ne les laisserons pas faire», a déclaré M. Abbas, lors d'un discours à Ramallah (Cisjordanie occupée), en réponse à l'injonction du gouvernement israélien de ramener le calme en Cisjordanie, agitée depuis plusieurs jours par des manifestations de solidarité avec les prisonniers palestiniens en Israël. «Nous voulons la paix et la liberté pour nos prisonniers et nous ne nous laisserons pas entraîner dans leurs manoeuvres (des Israéliens, ndlr) malgré leurs tentatives», a ajouté le président Abbas. Les Palestiniens ont accusé dimanche Israël d'avoir torturé à mort un jeune prisonnier palestinien, Arafat Jaradat, un décès qui a déclenché de nouvelles violences en Cisjordanie occupée où la tension monte. «Nous avons perdu Arafat Jaradat qui a été arrêté et est revenu dans un cercueil. On ne peut pas traiter cela à la légère», a estimé M.Abbas. Selon le ministre palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaë, citant le médecin-légiste palestinien qui a participé à l'autopsie, le jeune homme est mort en raison de «tortures». Les résultats préliminaires de l'autopsie «prouvent qu'Israël l'a assassiné», a déclaré M.Qaraqaë. Le ministre a divulgué des détails de l'expertise, mentionnant des blessures et des contusions sur le dos et à la poitrine, des traces de torture sur le haut de l'épaule gauche ainsi que deux côtes cassées. De son côté, le ministère israélien de la Santé a estimé que les premières constatations n'étaient «pas suffisantes» pour déterminer la cause de la mort. Les autorités israéliennes ont indiqué qu'une crise cardiaque était «probablement» à l'origine du décès. Selon le Shin Beth, le service de la sécurité intérieure israélien, qui l'interrogeait pendant sa détention, le Palestinien a été «victime d'un malaise» samedi après le déjeuner dans la prison de Megiddo (nord d'Israël). Face à la montée de la tension, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exigé de l'Autorité palestinienne qu'elle maintienne le calme en Cisjordanie occupée, illustrant la crainte d'Israël de voir la situation hors de contrôle.