Pas moins de 1 800 délégués, désignés par les urnes, sont attendus dès mercredi soir à El-Aurassi. C'est désormais officiel. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Boudjemaâ Haïchour, membre actif du comité de redressement du FLN, a confirmé hier à partir d'Oum El-Bouaghi, où se trouve Bouteflika en déplacement, que «le congrès de redressement du FLN aura lieu les 22 et 23 janvier». L'annonce, telle que formulée, a de quoi en étonner plus d'un à un moment où des divergences de fond sont apparues au sein du mouvement de redressement dont des dirigeants de taille, tels que Abdelkader Hadjar, depuis qu'il est devenu évident à leurs yeux que ce congrès signifierait une cassure irrémédiable du FLN, mais aussi des risques d'affrontements entre les deux courants avec des conséquences terribles pour la stabilité sécuritaire et institutionnelle du pays. Pas moins de 1800 délégués, si l'on en croit la déclaration faite samedi par le ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, à partir de Khenchela, seraient ainsi attendus. Ce responsable, engagé jusqu'au cou dans le mouvement de redressement, a souligné que des kasmas parallèles ont été mises en place dans 90 % des 1600 structures que compte ce pays à travers le territoire national. Autant dire qu'en cas d'affrontements, toutes les polices du pays ne suffiraient pas à s'interposer entre les belligérants. Joint hier par téléphone, notre ancien ambassadeur à Téhéran n'en démord pas en indiquant avoir «en effet eu vent de ces dates lors de la dernière réunion du bureau». Il n'en maintient pas moins que «la précipitation ne peut régler cette affaire», réitérant son appel «aux sages des deux camps pour une rencontre de réconciliation». La crise s'installe donc dans la durée dans le camp des redresseurs. Preuve en est, en outre, que Hadjar nous a indiqué ne pas avoir encore décidé s'il prendrait part ou non à ce congrès. Sur le plan légal, aussi, il est apparu aux yeux de tous que ce congrès n'a pas sa raison d'être puisque dans sa dernière conférence de presse, à laquelle avaient pris part les présidents des 7e et 8e congrès du FLN, Ali Benflis, qui garde son titre de secrétaire général en toute circonstance, jouit de la confiance des trois quarts et de plus des deux tiers des membres des comités centraux issus de ces deux assises respectives. Des sources juridiques proches de ce dossier se sont même demandées comment Abdelaziz Belkhadem a-t-il pu se permettre de déclarer que «les plaignants ont le droit de convoquer ce congrès», ce qui constitue une hérésie. Cela, avant de se raviser et de dire, commettant une hérésie encore plus grave, qu'un congrès ordinaire se tenait tout seul et n'avait pas besoin que quelqu'un le convoque. S'il est vrai que nous n'en sommes pas à un dépassement près concernant les graves attaques subies par la direction légitime du FLN, le risque est grand d'aller vers des débordements aux conséquences difficiles à assumer par ceux qui s'en sont rendu responsables, tant politiquement que techniquement. Il s'agit, selon le secrétaire général du FLN, respectivement de Bouteflika et de Belkhadem ainsi que ceux qui se trouvent au sein du mouvement de redressement du FLN. Les graves dérapages qui avaient eu lieu l'été passé aux Pins maritimes et à proximité de la salle Ibn Khaldoun ne seraient rien devant ce qui risque de se produire ce jeudi aux abords d'El-Aurassi, mais aussi partout dans le pays. Ali Benflis, qui fait assumer au président toutes les conséquences de ce qui risque de se produire désormais, après avoir épuisé tous les recours légaux que lui laissait la loi, a appelé l'ensemble des cadres et militants du FLN à défendre leur parti.