Le parti est dans une situation embarrassante L'ex-parti unique, après un mois de concertations, n'a trouvé ni l'homme de consensus, ni arrêté la date de la tenue de la prochaine séance de la session du comité central. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le FLN n'arrive pas à trouver un homme pour le conduire alors que l'on est à quelque 13 mois seulement de l'élection présidentielle de 2014. De par sa position dominante de la majorité des institutions exécutives et au niveau du Parlement, cette posture d'une formation sans tête, met le parti dans une situation embarrassante. Le FLN entame, en effet, demain son 2e mois sans secrétaire général après la destitution de Abdelaziz Belkhadem, le 31 janvier dernier. Pour un parti aussi contesté et instable comme le FLN, mettre un mois sans trouver un consensus (la vacance risque de durer encore plus longtemps) est une chose grave, d'autant plus que l'un des piliers du système politique est justement ce parti. L'ex-parti unique, après un mois de concertations, n'a trouvé ni l'homme de consensus ni arrêté la date de la tenue de la prochaine séance de la session du comité central pour élire un nouveau secrétaire général. Abderrahmane Belayat, membre du bureau politique chargé de la gestion provisoire des affaires du parti, a, dans une déclaration à l'APS, démenti l'information selon laquelle la session extraordinaire du comité central sera tenue le 19 mars prochain. M.Belayat a ajouté que «la session extraordinaire que je présiderai avec le plus jeune membre, sera convoquée dès que les conditions seront réunies pour la désignation du secrétaire général du parti». Toute la question est là. Quand les conditions seront-elles réunies? «On en n'est pas encore là. Pour sortir de cette crise, il faut éviter de faire preuve ni d'attentisme ni de précipitation. Il faut choisir le moment opportun en concertation avec tous les concernés et notamment après avoir arrêté consensuellement tous les dispositifs et les paramètres liés à l'élection du nouveau secrétaire général», a indiqué le membre du comité central, Abdelamdjid Azzedine. La tâche devient plus difficile puisque aucun consensus, en dehors de celui procédural concernant l'élection du nouveau SG par l'urne, n'est trouvé entre les différentes parties en conflit. Pour le choix du prochain secrétaire général du parti, chaque partie fixe les critères que doit rassembler le successeur de Belkhadem. «L'une de ces parties a choisi le critère de la corruption en optant pour l'ancien président de l'APN, Amar Saâdani», explique un membre du comité central. «Au-delà de son (le prochain SG) parcours militant, des responsabilités exercées, au-delà des critères organiques, politiques, éthiques et intellectuels, le SG, compte tenu de la position et du rôle du FLN dans la vie nationale et internationale, doit être imprégné d'une grande culture d'Etat», plaide Abdelmadjid Azzedine. Ce dernier ajoute que le prochain SG doit aussi avoir une dimension internationale et des capacités pour être le dénominateur commun à toutes les sensibilités qui existent au sein du FLN. Les observateurs les plus avertis de la scène politique nationale qui estiment «anormal» qu'un parti politique réunisse autant de sensibilités, se demandent pourquoi «ces sensibilités ne se séparent pas pour se créer chacune son propre parti politique». «C'est que le FLN est une vache laitière», soutiennent les observateurs. En tout état de cause, notre interlocuteur souhaite que le prochain secrétaire veillera «à ouvrir le parti aux jeunes et aux forces vives et ne pas l'offrir aux forces de la régression». Mais en attendant, le FLN doit continuer à se chercher un homme de consensus. De combien de temps aura-t-il besoin?