Aucune affaire liée à un prélèvement d'organes n'a été instruite par les services de la Gendarmerie nationale, précise le conférencier. Alger est-elle condamnée à être le nid de la criminalité? La lecture des statistiques des affaires traitées par les unités de la Gendarmerie nationale en matière de lutte contre la criminalité durant l'année 2012, permet de relever que la wilaya d'Alger vient en première position suivie par Tlemcen, Oran et Sétif. C'est ce qui ressort de la conférence de presse, organisée hier, au commandement de la Gendarmerie nationale à Chéraga, Alger, et présentée par le colonel Mohamed Tahar Bennaman. Aussi, convient-il de s'intéresser davantage à ces wilayas pour expliquer les raisons de cette flambée de la criminalité. Il ne s'agit pas de wilayas de l'intérieur du pays, enclavées, connues pour leur pauvreté ou qui souffrent d'un taux de chômage élevé. L'argument est d'autant plus valable que ces villes sont parmi les plus nanties du pays en termes de dotation budgétaire et d'infrastructures. Par ailleurs, l'activité de police judiciaire enregistrée par les unités de la Gendarmerie nationale durant l'année 2012, a atteint 73 590 procédures comprenant 4 221 crimes, 59 290 délits, 1 883 contraventions et l'exécution de 8 196 mandats de justice. Le bilan présenté met en relief pas moins de 12 407 affaires traitées en matière de lutte contre le crime organisé au cours de l'année écoulée, ce qui représente 16,86% de la criminalité globale, soit + 4,10%, par rapport à l'année 2011, impliquant plus de 14 506 personnes. Selon le conférencier, les services de sécurité ont, en outre, traité 343 affaires de trafic de véhicules au cours de la période considérée, ainsi que plus de 4 506 affaires en matière de contrebande, représentant 36,32% du crime organisé. En matière d'atteinte contre les personnes, qui représente 41,01%, soit 14 045 affaires, de la criminalité de droit commun, les services de la Gendarmerie nationale ont relevé que 61,99% des cas représentent les affaires de coups et blessures volontaires avec une progression de 3,19% par rapport à l'année 2011. S'agissant des atteintes aux biens, plus de 18.000 affaires ont été enregistrées par les services de la GN. La dernière décennie a été marquée par la saisie de quantités considérables de drogues, principalement la résine de cannabis en provenance du Maroc. Les statistiques fournies par le commandement de la GN font état de la saisie durant l'année 2012 de l'effroyable quantité de 73 tonnes de kif traité et 656.000 comprimés psychotropes, représentant 25,36% de la criminalité organisée et une hausse de 12,84% par rapport à l'année 2011. La lutte entreprise à ce titre a entraîné l'arrestation de 4950 individus impliqués dans 3147 affaires traitées. En ce qui concerne la drogue, c'est la wilaya d'Oran qui occupe la première place suivie de Constantine et en troisième position, la capitale. Les wilayas les plus touchées par ce fléau sont Oran, Constantine et Alger. Les quantités totales de stupéfiants saisies, qui apparaissent à travers les communiqués des services de sécurité, qui donnent des sueurs froides, ne semblent avoir aucune incidence sur la distribution de la drogue. Cette dernière continue d'envahir même les coins les plus reculés du pays. En marge de la conférence, le responsable de la Gendarmerie nationale a indiqué que 42 cas d'enlèvement ont été signalés à leurs différents services en 2012, précisant que les cinq dernières années ont été marquées par 147 cas d'enlèvements dont 57 tentatives, enregistrés à travers 42 wilayas. Aucune affaire liée à un enlèvement suivi de prélèvement d'organes n'a été instruite par les services de la Gendarmerie nationale, précise le conférencier qui ajoute que la plupart des cas signalés et repris par la presse constituent des fugues.