Le climat des affaires semble plus propice entre l'Algérie et la France, depuis que les deux pays ont décidé d'intensifier leur coopération en matière d'agriculture. «La règle des 51/49% ne doit pas constituer un frein pour les opérateurs économiques français qui veulent investir en Algérie», a déclaré le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, à l'occasion de la visite de travail qu'il effectue depuis, mercredi dernier, en France. S'adressant aux patrons de PME françaises, désireux d'en savoir plus sur le marché algérien et sur les opportunités qu'il offre, Rachid Benaïssa a affirmé que «l'objectif est de créer, en plus des relations traditionnelles qui lient les deux pays, une dynamique structurelle entre les deux pays pour accompagner ensemble cette mutation». Soulignant que les conditions n'ont jamais été aussi favorables pour la relance de la coopération dans tous les domaines, le ministre algérien a fait un état des lieux, en insistant sur les progrès réalisés par notre pays dans le domaine de l'agriculture. Selon lui, «l'agriculture offre d'énormes potentialité que les opérateurs français doivent saisir». M.Benaïssa n'a pas manqué, à l'occasion, de faire une évaluation exhaustive quant au volume de croissance qui a atteint les 13,8% par an, depuis le lancement de la politique du renouveau agricole et rural. Mise en branle, en 2009, «cette nouvelle politique, a indiqué le ministre, s'est traduite par l'ouverture de nombreux projets, dont la signature et la mise en oeuvre des contrats de performances avec la participation et la mobilisation de l'ensemble des acteurs». Rappelant les orientations données par le chef de l'Etat afin de lever certaines contraintes qui décourageaient les investisseurs et les empêchaient de concrétiser leurs projets, Mourad Medelci a confié aux patrons d'entreprise présents, jeudi, au Salon international de l'agriculture de Paris, que les procédures ont été beaucoup allégées et que de meilleures garanties leurs sont offertes pour investir en Algérie. Pour ce faire, il a précisé que «l'Algérie a assaini, récemment, des dossiers importants, dont ceux relatifs au foncier agricole, aux financements publics et à l'organisation et qu'elle s'apprête à nouer une relation structurelle par filière avec son partenaire français.» A une question sur la règle des 51/49% instituée par la loi des finances complémentaire de 2009, l'hôte du ministre français de l'Agriculture a clairement fait savoir que celle-ci n'est pas du tout une contrainte qui freine l'investissement comme certains le pensent. «C'est plus une facilitation qu'autre chose, l'essentiel, souligne-t-il, étant de réussir l'investissement». Citant les nombreux avantages qu'offre cette loi, le ministre a évoqué, notamment, celui «des crédits accordés aux investisseurs et la possibilité aux céréaliers de payer leurs dettes en produits». M.Benaissa compte sur les filières des viandes, des légumes et les maraîchages pour approfondir la coopération entre les deux pays dans le domaine de l'agriculture. «Nous voudrions que cette coopération professionnelle, au niveau des filières, soit autant au niveau des individus que des organisations professionnelles et interprofessionnelles», a- t'il confié. Le ministre français de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, Stephane Le Foll, a affirmé, pour sa part, que «l'Algérie et la France sont sur la même ligne. Nous allons travailler ensemble pour développer trois axes majeurs de coopération tels que fixés à l'issue de la visite effectuée par François Hollande en Algérie». En dépit des efforts de l'Etat et des moyens financiers qu'il débloque chaque année pour dynamiser la filière lait, la facture de nos importations ne cesse d'augmenter, provoquant un sérieux déséquilibre de notre balance commerciale. Selon les chiffres qui nous ont été communiqués par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, la production laitière enregistrée au cours de la campagne 2011-2012 s'élève à 3,088 milliards de litres contre 2,92 milliards de litres durant la campagne 2010-2011. 90% de la production provient des importations! Afin de les réduire et de stimuler les éleveurs et les producteurs, les responsables doivent investir davantage sur les jeunes, en les aidant, notamment, à acquérir des espaces pour faire paître leurs troupeaux.